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me donne assés à connoitre, que selon la
propre nature des fiefs, & selon leur pre¬
miere origine, ils ne pouvoient tomber re¬
gulierement en partage qu'aux hommes.
Dès qu'ils devinrent hereditaires, ils passe
rent successivement à toute la descendance
male du premier acquerant, c'est à dire aux
mâles, descendans de lui par mâles.
Les petits fiefs étoient aussi alors divisi-
bles entre tous les heritiers du même degré,
mais les fiefs d'importance & ceux où l'on
avoit attaché de certaines dignités & char-
ges, étoient ordinairement indivisibles.
Cette difference exigea de soi-même une
autre semblable dans l'ordre de la Succession,
pour donner la preference à un seul à l'ex¬
clusion de tous les autres, quoique aussi pro¬
ches que lui à l'egard du degré. Rien n'est
plus naturel, & propre pour tout heritage
indivisible, que l'ordre lineal de primoge¬
niture. Selon celui-ci, si la succession n est
que masculine ou agnatique, elle descend en
premier lieu du pere à son fils ainé, & de-là
au fils ainé de celui-ci, en continuant com-
me cela en ligne droite jusqu'à celui, qui ne
laisse point de posterité mâle; puis elle
devient collaterale, en poursuivant toujours
la ligne la plus proche du defunt, comme
la seconde dans l'ordre de l'anciennité; c'est
à dire au defaut de la descendance du defunt
elle appelle son frere cadet, & sa descendan-
Frere
ce; au defaut des Freres, son Oncle
cadet
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