138
ge étoient toujours son partage; & les filles,
qui ne succederent qu'au defaut des mâles,
se contenterent des meubles & utensiles
apartenantes à la Gerade, de la dot, des ali¬
ments, & enfin de ce qu'il leur faloit pour
leur subsistence necessaire ou convenable.
Les recueils, que GOLDASTE, BALUZE,
LINDENBROGUE, & autres auteurs cele¬
bres ont amassés des anciennes Loix des
Goths, Bourguignons, Vandales, Francs, Sa-
xons, Frisons, Lombards &c. Le Texte ori¬
ginaire de l'un & de l'autre Speculateur, une
infinité de passages des meilleurs historiens
& annalistes contemporains, & le consenti¬
ment des Auteurs modernes les mieux ver-
sés dans cette matiere mettent cette these hors
de doute. L'heritage étoit toujours dû en
premier lieu aux fils du defunt, & au de¬
L'on ne con-
faut de ceux la à ses filles.
noissoit pas encore la Legitime du droit civil,
les exheredations étoient hors d'usage, &
l'on ne proceda que dans des cas enormes à
l'abdication d'un fils indigne. Un droit de
Succession si bien fondé obligea même les
parens de leur vivant à procurer le consen-
timent de leurs fils, & au defaut de ceux-ci
de leurs filles, en fondant ou dotant des
églises, comme on remarque cela encore
aujourd'hui dans plusieurs anciens diplomes.
Il en étoit presque de même de la Suc-
cession des Collateraux. Du moins est-il
constant, que le frère du defunt étoit tou¬
jours
Vorage
Staatsbibliothek
Max-Planck-Institut für
zu Berlin