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PALAIS RICCARDI.
tent, elles restent un inestimable monument de
l’art florentin du xve siècle.
Toute peinture, et en général tout art parvenu
à son apogée, adapte forcément sa perfection aux
goûts, aux idées et aux mœurs de leur époque.
Pour les Florentins du xv° siècle, la passion do¬
minante était un certain genre historico-allégo-
rique où l’on aimait à se faire représenter avec sa
famille et ses familiers dans des sujets soit abso¬
lument profanes, soit, à l’inverse, absolument
sacrés.
Après la mort de Laurent le Magnifique, Pierre
de Médicis résolut donc de confier à BEnozzo Goz-
zoLi la décoration de la chapelle de son palais,
décoration dans laquelle l’artiste aurait à faire
revivre les traits des principaux membres de sa
maison.
Benozzo, après s’être séparé à Rome de son
maître l’Angelico, avait été retenu plusieurs an-
nées à Montefalco par de nombreux travaux et se
trouvait à Pérouse, quand les ordres de Pierre de
Médicis vinrent l’appeler à Florence. C’est en
1457 que fut passé le contrat par lequel l’artiste
s’engageait à « exécuter une marche des rois Ma-
ges en route pour Bethléem’dans laquelle au-
raient à figurer les chefs des Médicis sous l’as¬
pect des Rois, accompagnés de leurs amis et de
leurs clients ». Les conditions arrêtées, le travail
commença aussitôt et Benozzo tira un parti ad¬
mirable de ce cortège de seigneurs à cheval, en