TABLE ALPHABÉTIQUE DES PRINCIPAUX ARTISTES. 407
STRADANO, c’est-à-dire Jean van der Straat (1523-1605), de Bruges, ma-
niériste très élégant: élève de Peter Lang, complété en Italie par
l’étude de Cecchino Salviati: ses cartons pour tapisseries et ses fres-
ques étaient ce qu’il fallait à un décorateur de cour: il dessina aussi
beaucoup, et avec goût, pour la gravure.
SUBSTERMANS JUSTUS (1597-1681), d’Anvers, élève de Vos: après avoir
passé quelque temps chez Porbus à Paris, il se fixa à Florence y mul¬
tipliant à la Cour et chez les particuliers une quantité d’excellents
portraits dans un style étudié un peu sur Van Dyck, bien plus sur
Velasquez.
SUSINI FRANCESCO ANTONIO (....-1624), élève de Giambologna, très habile
et très fini dans les petits bronzes qu’il plaçait avec avantage surtout
à l’étranger. — Son neveu Francesco hérita son argent et la pratique
si profitante de son art: il tâta aussi du marbre, mais sans succès.
TACCA PIETRO (....-1640), de Massa: élève de Giambologna, très habile
au bronze, fleuri, visant à l’effet, mais toujours bon de style.
TALENTI FRaNCesco (1310?-1380?), de Nipozzano: c’était un oublié : la
critique moderne lui a revendiqué sa portion très considérable de
gloire dans l’art de transition entre le gothique et la renaissance.
Il eut un élève dans son fils Simone; et peut-être Fra lacopo Talenti
(....-1362), architecte dominicain de Santa Maria Novella, était de la
famille.
TAsso (DEL), famille d’artistes, dont une quinzaine sont connus par leur
habileté surtout dans la sculpture en bois (depuis la moitié du XVme
jusqu’à la fin du XVIme siècle): ils font suite aux excellents maîtres
da Maiano, da Sangallo et Francione.— Le plus distingué est Battista
(1500-1555), que Cellini jugeait prince de son art, et avec cela un archi¬
tecte de ressources et correct.
TEMPESTa (CAVALIER), c’est-à-dire Pierre Molyn (1643-1701), de Haarlem:
paysagiste international, fort maniéré, faible imitateur du Lorrain.
TENIERS DAVID LE JEUNE (1610-1690), d’Anvers: formé par son père,
David le Vieux, qui était de l’école de Rubens, et plus encore par son
application au vrai naturel : un des rares parmi les maîtres hollan¬
dais et flamands du genre, dont il y ait en Italie des chefs-d’œuvre.
TINO DI CAMAINO (....-1339), siennois: des meilleurs dans la tradition
de l’école pisane de sculpture.
TINTORETTO, surnom de lacopo Robusti (1518-1594): d’abord et à peine éco-
lier du Titien, très étudieux de Michelange et des effets plastiques,
naturaliste de tempérament, il entreprit d’ajouter à la production véni-
tienne la grande peinture historique ; énergique, grandiose, mais su-
perficiel, il y réussit avec un succès incontestable, qui aurait été plus
grand s’il n’eût négligé la couleur.
TITIEN ou Tiziano Vecellio (1477-1576), de Pieve di Cadore: élève de Giam-
bellino, il ressentit aussi l’influence du précoce Giorgione son con-
disciple: c’est à lui qu’appartient la magnifique souveraineté dans
la peinture vénitienne pendant trois quarts de siècle: sa splendeur
rayonna dans toute l’Italie et à l’étranger: ce fut une vraie domina-
tion universelle.
TRIBOLO, surnom de Nicolò Braccini (1500-1550): son naturel trop remuant
lui valut cette dénomination: son père était surnommé dei Pericoli
(des dangers): tempérament de famille : élève de Nanni Unghero et
de Iacopo Sansovino: bon sculpteur, mais surtout heureux ingénieur
de fantaisies artistiques pour les jardins et pour les fêtes de Come Ier.
UCCELLO PAOLO (1397-1475), fils de Dono barbier : des premiers et des
plus convaincus naturalistes pour la peinture et le premier chercheur
positif de la perspective: son habileté a peindre les animaux, les oiseaux
surtout, lui donna le surnom.
UDINE (DA) GIOVANNI (1487-1564): d’une importante famille de brodeurs,
Ricamatore: élève de Raphaël, son collaborateur dans les décorations
en peinture et en stuc dites raphaëlesques, et dans ce genre fort distingué.