L’IMPRUNETA - VAL DI GREVE.
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gnolo, patrie du célèbre jurisconsulte Accursius, une des plus
grandes et des plus anciennes illustrations de l’Universite de
Bologne.
Les bons promeneurs peuvent de préférence partir de la
Porta Romana (11 kil.) suivant la ligne de Poggio Imperiale-
San Felice a Ema-Pozzolatico-Mezzo Monte-Nizzano.
L’Impruneta doit sa célébrité à une Madone dont l’église
fut largement pourvue et toujours protégée par les Buondel-
monti, seigneurs de la contrée: ils avaient le patronat de
l’église, la garde du tabernacle et le privilége de porter le
baldaquin dans les processions.
La richesse et la renommée de la paroisse collégiale en
firent convoiter le bénéfice par plusieurs évêques et cardinaux.
On dit qu’un Agli, évêque de Volterra, y dépensa en restaura-
tions plus de 12,000 florins (1439-1477), mais l’état actuel est
dû surtout à un riche legs d’un Buondelmonti en 1593: les
portiques de la façade et de la place ont été ajoutés pendant
le XVIIme siècle.
Les Florentins en avaient bien fortifié l’église et l’avaient
décorée en raison de la réputation miraculeuse de sa Madone:
celle-ci n’a jamais été découverte au public, mais elle fut
plusieurs fois et avec grande pompe transférée à Florence
pour en obtenir des grâces, surtout à l’occasion de maladies
contagieuses.
La plupart des peintures que l’on y voit appartiennent à la déca¬
dence: l’Apostolat de Saint André et de Saint Pierre par Empoli — le
Saint Sébastien de Rosselli — la Nativité de Passignano — le Saint Lau¬
rent de Cristofano Allori — de même un Crucifix de l’école de Giambologun
— un autre de Tacca — et le devant d’autel sur dessin de Foggini — mais
il y a aussi de jolies petites sculptures de la première renaissance — et
à la sacristie * un superbe retable peint et daté 1379 par Pietro Nolli
avec l’aide de Tomaso di Marco : ce retable était jadis au maître-autel,
dont la chapelle avait du même auteur une série de fresques exécutées
de 1375 à 1384.
Les gens de l’Impruneta ne vivaient pas seulement de leur
Madone: ils avaient et ils ont encore l’industrie des grands
pots de terre-cuite (orci pour l’huile et vases pour jardins).
La foire, illustrée par les gravures de Callot (le recouvre-
ment de l’image miraculeuse a été gravé par Stefano della Bella
en 1633), a survécu: elle a lieu à la moitié d’octobre et dure trois
jours; le concours y est encore assez grand et joyeux, rappe-
lant le proverbe : « Chi non ha moneta non vada all’Impruneta.»
« Qui n’a pas d’argent ne doit pas aller à l’Impruneta. »
Val di Greve.
Après Tavarnuzze le tramway passe au-dessous de Monte-
buoni, où les Florentins au XIIme siècle détruisirent le châ
teau des Buondelmonti qui y exigaient péage, les contraignant
à se faire citoyens de la ville.