PIAN DI RIPOLI - BIGALLO.
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gieuses survivantes, puisque Paradiso avait perdu son goût de
Purgatoire.
Le Pian di Ripoli était une vraie terre promise pour les
moines: après le Bandino vient l’arrêt de
Badia a Ripoli, jadis abbaye de l’ordre de Vallombrosa,
et de 1550 à 1808, c’est-à-dire jusqu’à la suppression, résidence
du général: en 1275 le pape Grégoire X, revenant du concile
de Lyon, y logea pour ne pas entrer dans la ville qu’il avait
excommuniée parce qu’elle n’avait pas observé la paix civile
jurée en 1273 (v. p. 233).
Il n’y a là plus rien à voir, en dehors des fresques de Poccetti pour
qui n’en aurait pas assez de celles qu’il a vues dans presque tous les grands
cloîtres de Florence. — Ainsi, en poussant une pointe à g. jusqu’à l’église
de San Piero in Palco, on y trouvera deux Madones, d’Alessandro Allori
et de Santi di Tito, et du Curradi.
Sur la grande route vient ensuite la Pieve a Ripoli, c’est-à
dire l’ancienne église de l’endroit: il suffit d’en voir l’extérieur,
peu changé depuis 1289, lorsque dans cette plaine l’armée des
Florentins se mit en ordre pour marcher contre les Arétins
et gagner la victoire de Campaldino (v. p. 191).
Ensuite le Bagno a Ripoli où il n’y a plus que le nom
des bains romains et où aboutit le tramway. — (Chez le sur-
nommé Pipetta et ailleurs on trouve des voitures pour les
environs.)
Ag. une route mène à Santa Maria a Quarto, où l’église a un tableau à
la détrempe du XIVme siècle et le curé presque une galerie — et à Vicchio,
dont l’église modernisée a des peintures et la sacristie des marbres assez
remarquables.
La grande route poursuit dans la direction d’Incisa: les
simples promeneurs peuvent jouir d’une excursion aisée et
fort agréable en montant jusqu’à San Donato (7 kil. de Bagno
a Ripoli) et de là en descendant (6 kil.) à Rignano, station du
chemin de fer du Val d’Arno.
On dépasse d’abord les endroits de Meoste, La Croce (un
carrefour au-dessous de Paterno): à la bifurcation successive
il convient de quitter la grande route pour prendre à g. par
* Bigallo, où il est très intéressant de voir, presque dans son
ancien état, l’hospice de pélerins qui donna son nom à la con-
frérie florentine et à la loggia (v. p. 51) : on sait que le Bigallo
était une puissante institution de charité : parmi les innombra¬
bles héritages qui lui échurent il faut citer celui de Benedetto
et de Giuliano da Maiano. — Ensuite abbaye de religieuses
bénédictines, c’est un édifice ayant encore tout son parfum
moyen-âge. — On rentre dans la grande route sur le flanc du
Monte Pilli, où l’illustre Magalotti possédait la villa de Lon-
chio, qu’il célébra dans ses lettres : en atteignant ** San
Donato in Poggio (400 mètres d’altitude) le panorama du côté