POGGIO IMPERIALE.
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Sur la droite, au temps du siége de 1529, on rasa le célèbre
couvent des Clarisses de Monticelli, fondé par le cardinal Ubal-
dini en 1260 en substitution à l’autre du même titre hors la
Porta San Frediano.
Au n. 7 villa Bethania, maison de santé évangélique.
Ainsi que le tramway, les routes à dr. mènent à la route
de la Certosa et de Sienne, celles de g. au Viale dei Colli.
De la bifurcation du tramway on monte en cinq minutes à la
Villa di Poggio Imperiale: c’était jadis un château des
Baroncelli, qui donnait le nom à la localité: on prétend que
c’est l’endroit précis où eut lieu le fameux duel de Lodovico
Martelli et Dante da Castiglione avec Giovanni Bandini et
Bertino Aldobrandi, l’épisode le plus populaire dans l’histoire
et dans les romans du siége de Florence en 1529. — Parvenue
par héritage aux Salviati, par confiscation à Côme Ier, la villa
fut donnée par celui-ci à sa fille Isabelle qui fut tuée comme
adultère par son mari Giordano Orsini (v. le roman de Guer-
razzi, Iabella Orsini): un héritage fit passer la possession des
Orsini aux Odescalchi, à qui la grande-duchesse Marie Made-
leine l’acheta en 1620 pour 25,000 écus, et la fit presque rebâ-
tir par Giulio Parigi avec sculptures de Rossi, de Susini, etc.:
la grande-duchesse étant de la maison d’Autriche, la villa fut
dès lors appelée impériale, quoique destinée à perpétuité pour
les villégiatures des futures grandes-duchesses. D’autres em-
bellissements et de radicales modifications furent apportées
à grands frais par les grands-ducs, surtout de la maison de
Lorraine : Léopold Ier y dépensa presque deux millions: il y a
là en effet des portiques, des orangeries, des jardins, des pein-
tures, des stucs, tous les accessoires d’une résidence royale;
un Jupiter et un Atlas par lacopo da Settignano, des piédes-
taux qui n’ont jamais reçu leurs statues, sur l’hémicycle de
l’esplanade: beaucoup d’art, mais aucun ouvrage d’une valeur
remarquable.
Dans la chapelle une Madone, école de Verrocchio, imitation de celle
du maître au Museo Nazionale.
Parmi les nombreuses fresques décoratives, celles de Matteo Rosselli
(histoires des Médicis) paraissaient si belles à Léopold Ier, qu’il fit trans¬
porter en bloc à grands frais, avec peine mais avec succès, touto la voûte
où elles sont peintes.
Charles Albert prince de Carignan (ensuite roi de Sardaigne) demeura
au Poggio Imperiale pendant son exil politique du Piémont : son fils
Victor-Emmanuel au berceau faillit y périr brûlé et fut sauvé par sa
nourrice.
Depuis 1864 la villa a changé de destination: on y a ins¬
tallé le Pensionnat de l’Annunziata, qui a une clientèle fort
choisie: les demoiselles y jouissent d’un paysage superbe et
leur quiétude est à peine troublée par la cavalerie casernée
dans les anciennes ecuries.
Pour les astronomes, à g. pas loin, l’Observatoire très
bien organisé par Donati et Cipolletti. Nous sommes, du reste,
sur le groupe de collines gardant le souvenir ineffaçable d’un