CORRIDOR ENTRE LES UFFIZI ET PITTI.
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définitivement sa résidence et sa cour au Palazzo Pitti qu’il
avait fait acheter par sa femme Eléonore de Tolède : mais,
puisque au Palazzo Vecchio il avait toujours ses apparte-
ments, ses collections et les bureaux de son gouvernement
et il allait y installer le couple héritier du prince François
et Jeanne d’Autriche, il conçut l’idée d’une communication
couverte reliant les deux palais, ainsi qu’à Rome le corridor
lu Vatican au château Saint-Ange: il fallait démolir ou percer
plusieurs demeures privées, se percher sur l’église de Santa
Felicita, s’arc-bouter au-dessus de la rue des Bardi et sur
es boutiques du Ponte Vecchio, contourner en saillie la tour
les Mannelli, déplacer le marché aux poissons qui était où la
via degli Archibusieri s’élargit, près du pont, retenant son
rieux nom de Piazza del Pesce. Ce fut l’affaire de huit mois
on 1565, et Vasari s’en acquitta avec habileté : la Poissonnerie
ut transférée au Mercato (v. p. 108). — Côme lui-même en 1571
remplit les arcades (récemment déblayées) le long de la via
Archibusieri d’autant de maisonnettes et de boutiques.
Quant au corridor, François Ier s’en servit beaucoup lors-
u’il voulait assister en cachette aux séances des Magistrats
u Palazzo Vecchio: la Cour pouvait le parcourir dans de
etites voitures à bras.— Où il passe sur le Ponte Vecchio
n avait aménagé un cabinet de bain, dont la prise d’eau
l’existe plus. — On profita aussi du passage sur la façade de
anta Felicita pour un chœur réservé à la Cour voulant as-
ister au service.
Ce corridor ne fut ouvert au public qu’en 1866, pour re-
ier les Galeries artistiques des deux palais, et l’on peut en
rofiter soit de la Galerie des Uffizi comme de la Galerie Pitti
ans surcroît de taxe. — On y disposa d’abord des estampes,
es dessins (v. p. 100), des tapisseries (v. p. 158).
Maintenant, deux collections s’y suivent : les estampes et les por-
aits.
Commençant du côté des Uffizi on a un choix de 1250 sur les 28,000
stampes possédées par la Galerie et provenant presque toutes des Mé¬
icis (catalogue détaillé par Nerino Ferri).— Le palier et la première salle
at les estampes antiques en bois et à clair-obscur (il y en a de Beccafumi
la Descente de la croix avec figures au naturel par Andreani — * la
rocession du sultan Soliman allant à la Mosquée longue quatre mètres
centim. — * l’Entrée de Charles V à Bologne pour le couronnement,
uit mètres et 45 centim.). — Dans la deuxième salle : ** les estampes
i cuivre italiennes avant Marcantonio (Assomption au moins dessinée
ar Botticelli — le Triomphe de la lune de Pellegrino da San Daniele — la
ataille de dix nus d’Antonio Pollaiuolo — deux de Mantegna et son jeu
»s cinquante cartes, etc.). — Le long du corridor : Marcantonio (la plu¬
art d’après Raphaël) et les graveurs italiens ses contemporains — son
ole — Cort et son école — romaines, toscanes, vénitiennes, bolonaises
lombardes jusqu’à la moitié du XVIIIme siècle (d’après Barocci, Spagno¬
tto, Salvator Rosa, Luca Giordano, Tiziano, Guido Reni, Parmigiano, les
iracci) — allemandes anciennes (Aldegrever, Cranak, etc.) — de Dürer
Chevalier de la mort, Adam et Eve, le Bonheur, la Jalousie, la Mé¬
ncolie — et par Resch, d’après un dessin de Dürer, le Triomphe de Maxi-
ilien Ier) — de Lucas de Leyden (histoires bibliques, d’Esther, de Joseph,
bal de la Madeleine) — Rembrandt et son ecole (** plus de deux