SANTA MARIA NOVELLA-LES CLOITRES.
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gélistes, les Prophètes et scènes de la Vie de la Vierge par
Maso di Stefano (?) — ensuite le célèbre
** Cappellone, dit degli Spagnuoli
parce que Côme Jer en 1566 l’accorda à la confrérie des nom-
breux Espagnols qui alors résidaient à Florence. C’était ancien-
nement le Chapitre et l’on y célébrait la fête du Sacrement: il
fut projeté et construit vers 1350 par Frate Iacopo Talenti (su-
perbe fenêtre bifore): en 1357 les deux frères Guidalotti dispo-
saient de 417 florins pour y achever les peintures qui ont
soulevé tant de disputes. La tradition de Vasari, qui les assi¬
gnait à Taddeo Gaddi et à Simone Martini de Sienne, est
démontrée, par les dates, absurde en ce qui regarde Simone:
qu’il y ait là les portraits de Cimabue, du Petrarca, de Ma-
donna Laura, etc., etc., et le modèle cuspidal de Santa Maria
del Fiore selon le dessin d’Arnolfo, ce n’est qu’une légende en-
tretenue par les ciceroni: la dame verte baptisée pour Laure,
ayant une flamme sur la poitrine, pourrait bien et mieux sym-
boliser la volupté; ce qu’on sait de positif, c’est que nous
avons là la plus parfaite production, le chef-d’œuvre des Flo-
rentins écoliers de Giotto et des Siennois leurs contemporains.
Dans la voûte : la Résurrection — l’Ascension — la Descente du Saint-
Esprit — la Nacelle de Saint Pierre (c’est-à-dire l’Eglise) sauvée. — Paroi
au nord: Jésus portant la Croix — Crucifixion — Descente aux Limbes.
A l’est: l’Eglise militante et triomphante qui ouvre au Paradis: comme
défenseurs de l’Eglise, le pape, l’empereur, les cardinaux, les évêques, etc.
— Saint Dominique montrant à la foule la voie du Ciel — les chiens
blancs et noirs, symboles des Domini canes, gardiens de la foi et chas-
sant les loups de l’hérésie — Saint Pierre ouvrant la porte du Paradis
où trône le Christ parmi des anges. — Au sud: Histoires de Saint Domi-
nique et de Saint Pierre Martyr. — A l’ouest: le Triomphe de Saint
Thomas d’Aquino et de sa philosophie théologique : le Saint est assis
dans la chaire avec le livre ouvert de sa science : terrassés à ses pieds
trois hérésiarques, Averroès au milieu, Arius et Sabellius. En haut pla¬
nent sept petites figures symbolisant les vertus théologales et cardina-
les : à côté les quatre Evangélistes, Moïse, Isaïe, Salomon, Saint Paul, David
et Job (?). — Au premier plan, 14 figures symboliques et autant de per-
sonnages personnifiant le symbole : d’abord (à dr.): les sept sciences of¬
ficielles du moyen-âge, trivius et quadrivius: lère; la Grammaire et Do¬
natus — 2me: la Rhétorique et Cicéron — 3me: la Dialectique et Zénon le
sophiste — 4me: la Musique et Tubalcain — 5me : l’Astrologie et Zoroastre
(ou Ptolémée) — 6me; la Géométrie et Euclide — 7me; l’Arithmétique et
Pythagoras. — Suivent à g. les cinq sortes de Théologie : 8me : polémique,
Saint Augustin — 9me: mystique, Saint Jean Damascène — 1Ome: dogma-
tique, Saint Denis l’Aréopagite — 11me: pratique, Boëce — 12me: spécu-
lative, Pierre Lombard. — Enfin: 13me: le Droit canon, pape Clément VI
14me: Droit civil, l’empereur Justinien.
Ces peintures ont été restaurées, et modernisées en couleur,
par Veracini à la moitié du XVIIIme siècle: toutefois leur
ancien caractère n’est pas perdu: leur signification allégorique
et symbolique en fait un sujet attrayant d’études, tandis que