PIAZZA UNITA ITALIANA- VIA DEL GIGLIO.
208
l’honneur des morts dans les batailles pour l’indépendance ita¬
lienne.
On l’appelait jadis Piazza Vecchia di Santa Maria No-
vella: sous le régime français on y dressait la guillotine.
Le palais n. 7, occupé par quelques bureaux des Chemins
de fer, était aux Cerretani: il y a là des peintures remar
quables.
Dans la salle d’entrée le Jugement de Pâris au plafond (XVIIIme siè¬
cle): dans la galerie, * la voûte par Vincenzo Meucci (1743) figure, en cos¬
tumes modernes, l’entrevue à Venise de Frédéric Barberousse et du pape
Alexandre III (prétendu ancêtre des Cerretani) en 1178 : la vaste salle
bâtie et décorée exprès en 1650 peut donner une idée de l’importance que
l’on attribuait alors aux banquets dans l’aristocratie florentine.
De cette place tout de suite dans la rue Sant’Antonino.
n. 13 la maison * dite dei cartelloni (des placards): les inter¬
minables inscriptions laudatives et le buste en bronze de Ga-
lilée y ont été placés par son écolier le mathématicien Vivian:
voulant célébrer la mémoire du maître: il n’y a pas non plus
oublié de remercier Louis XIV, roi de France, qui lui avai
donné les moyens d’acheter et de rebâtir la maison.
L’autre rue, dei Panzani, comprend la maison n. 12 qu
était jadis aux Carnesecchi, et entre autres au malheureur
Pietro Carnesecchi luthéranisant que l’Inquisition de Rome
décapita et brûla en 1562.
Cette rue est coupée par la via del Giglio, où à g. le pa¬
lais n. 11 a été renouvelé au XVIme siècle par la famille de
Gaddi; celle-ci était déjà une famille d’artistes au XIVme siècle
donnant à Giotto de nombreux et bons écoliers, Gaddo, Tad
deo, Giovanni, Niccolò, Angiolo: celui-ci commença une biblio
thèque, qui fut augmentée par ses descendants, surtout pa
Niccolò di Sinibaldo; c’est la Gaddiana, dont les codes pas
sèrent ensuite à la Laurentienne et les livres à la Magliabe
chiana: il avait aussi ouvert au public une galerie: ses jardin
étaient appelés le Paradiso dei Gaddi: la famille s’est éteint
au début du XVIIme siècle. — Emanuele Repetti, l’auteur mo
derne du grand dictionnaire illustratif de la Toscane, demeur
dans un appartement de ce palais.
Une des petites rues en face aboutissait aux maisons de
Armati, dont la célébrité est assurée par Salvino, l’inventeur (:
des lunettes (v. p. 46).
Dans l’autre direction la via del Giglio se rallie à la via de
Banchi, au coin formé par le palais n. 8, rebâti par Amman
nati au marquis de Mondragone, gouverneur de François Iei
on prétend que lui et sa femme favorisaient les amours d
rand-duc avec Bianca Cappello, et que les premiers rendez
vous eurent lieu dans ce palais; mais cette dernière traditio
est démontrée tout-à-fait erronée.
Les magasins Peyron occupent le rez-de-chaussée : on y voit un
voûte à peintures détériorées et un charmant cabinet rond, peut-êtr