Full text: Marcotti, Giuseppe: Guide-Souvenir de Florence et pays environments

BIBLIOTHÉQUE LAURENTIENNE. 
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exécutées de 1558-1568, sont dans le style bien connu de Giovanni da Udine 
peut-être aussi dessinées par lui, mais exécutées par des mains différentes 
y compris celles des moines Gesuati. — * Le plafond a été exécuté pai 
Carota et par G. B. del Tasso d’après les dessins de Michelange, qui donna 
aussi le modèle des ** bancs travaillés avec les plus heureuses varia¬ 
tions décoratives par les menuisiers Del Cinque et Ciapino: ces bancs, 
ayant des armoires en bas, sont de vrais modèles du genre.— Le pavé 
en briques rouges à graphitos en blanc d’ivoire, dessiné par Tribolo et 
mis en œuvre par Santi Buglioni, est bien digne de tout le reste. 
Les codes médicéens sont encore enchaînés aux bancs, à la place qu’ils 
occupent depuis trois siècles: car la bibliothèque a été ouverte au pu- 
blic en 1571 : son catalogue comprenait alors 306 codes italiens — 1500 la¬ 
tins — 921 grecs — 216 d’autres langues orientales : Léon X, Clément VII 
et Côme Ier avaient bien suivi l’exemple de Côme le Vieux et de Laurent 
le Magnifique. 
Côme Ier y préposa comme bibliothécaire son savant médecin Baccic 
Baldini: ensuite la bibliothèque, confiée à la garde des chanoines, eut a 
souffrir des mutilations, comme la perte du Virgile et le vol du Cicéron écrits 
au Vme siècle en lettres capitales — sans compter plusieurs autres voleries. 
— Le Virgile avait été pris par les Français et est revenu en 1816: ce code 
corrigé par Apronianus, consul en 494, est peut-être le plus ancien de la 
littérature latine. — A partir de 1741 on a de vrais et dignes bibliothé- 
caires: Biscioni, Bandini, Del Furia, Ferrucci, Castellani, Anziani, Biagi. 
La bibliothèque acquit les codes de la Gaddiana en 1755, ceux de 
Santa Croce en 1767 (y compris le Dante transcrit par Filippo Villani 
qui y nota l’expulsion du duc d’Athènes) — en 1771 les codes orientaux 
collectionnés par Ferdinand Ier — en 1778 ceux échappés à l’incendie de la 
bibliothèque de Santa Maria del Fiore formée par Saint Antonin — en 1783 
les deux Evangéliaires grecs acquis au XVme siècle par la Seigneurie — 
en 1786 les Pandectes que Pise avait prises à Amalfi en 1135, que Ginc 
Capponi avait portées de Pise à Florence et que la Seigneurie gardait dans 
un coffret renfermé dans un tabernacle peint par Neri di Bicci en 1454 
malheureusement privées de leurs très riches reliures en 1783 par le grand- 
duc Pierre Léopold qui les envoya à la monnaie pour en tirer trente deniers 
d’or; éditées recemment par Mommsen à Berlin — ce qui restait des codes 
de la Badia de Fiesole (v. Environs) — en 1785 ceux du couvent de Monte 
Amiata, y compris la * bible transcrite de 690 à 716 par Céolfrid abbé de 
Wearmouth (Northumberland), le maître de Beda ; la plus ancienne et la 
plus complète des bibles connues — ensuite les provenances des suppres- 
sions monastiques — en 1820 le recueil et les autographes de Francesco 
Redi — en 1824 les 45 volumes autographes ou apostilles par Vittorio Al- 
fieri — en 1839 * * le fameux code dit du biadaiolo, très intéressant pour 
l’histoire économique et de l’édilité de Florence par ses miniatures et par 
ses apostilles, et autres précieux manuscrits de chez le marquis Tempi 
en 1850 les manuscrits Rinuccini — en 1861 les autographes de Giovan Bat- 
tista Niccolini — en 1883 quelques codes de San Marco et les manuscrits 
Antinori — en 1884 les rachats de la célèbre collection de lord Ashburnham 
(catalogue spécial et salle expressément destinée) — et les autographes 
de Pietro Giordani. 
Pour bien connaître les richesses de la Laurentienne il faut du reste 
consulter les catalogues de Biscioni, de Bandini en 1803, et les catalogues 
postérieurs, ou s’adresser à l’obligeance du bibliothécaire : qu’il suffise de 
rappeler ici qu’il y a là plus que 550 codes grecs et latins antérieurs au 
XIme siècle — deux Tacite du IXme et du Xme siècle — le Quinte Curce du Xme 
— les premières Bibles imprimées — le Décameron ecrit en 1384 — un 
Horace provenant de la bibliothèque de Petrarca et, transcrites par celui-ci, 
les Lettres de Cicéron ad familiares — une lettre de Dante qui, après cinq ans 
d’exil, refuse de faire acte de soumission pour obtenir son rappel — auto- 
graphes de Petrarca, de Ficino, de Poliziano, de Machiavelli, de Coluccio
	        
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