HISTOIRE
Florence, qu’on a toujours appelé l’Athènes d’Italie,
pour avoir été le berceau des arts et de la civilisation,
doit sa fondation, selon quelques historiens, aux Etrus-
ques, et selon d’autres, aux Romains. Aux temps d’At-
tila, cette ville eut le même sort que toutes les villes
d'Italie: rebâtie de nouveau, elle fut érigée en duché
par Charlemagne. Après avoir supporté une longue série
de Ducs, de Comtes et de Marquis, que s’éteignit en
l'an 1115 par la mort de la comtesse Mathilde, fille de
Boniface III, la Toscane, quoique fief de l’empire, passa
sous la domination du Pape. Ce fut alors que commen¬
cèrent entre l’empire et la Papauté ces longues querelles
qui furent cause de la formation de deux célèbres partis
appelés les Guelfes et les Gibelins, les premiers parti¬
sans du Pape, et les derniers partisans de l’empire. Sur
la fin du XII siècle les dissensions avaient déjà commen¬
cé dans la ville, mais elles éclatèrent lorsqu’en 1215, le
jeune Buondelmonte fut assassiné par les Amedei. Qua¬
rante deux familles du parti guelfe jurèrent de venger sa
mort, et la pauvre ville fut partagée en deux camps et sou¬
vent baignée de sang fraternel. Mais à la suite des ancien¬
nes querelles qui vinrent se renouveler entre le Pontificat
et l'Empire, Frédéric II ayant eu le dessus, les Guelfes
furent chassés de Florence où ils retournèrent, rappelés
par le peuple, en 1250. Dix ans après ils furent de nou¬
veau obligés d'abandonner Florence et de se retirer à
Lucques, car les Gibelins les bannirent, aidés par Main¬
froid, fils de Frédéric, qu’ils avaient appelé à leur se¬
cours. En 1287, Charles d’Anjou, placé par le Pape sur
le trône de Naples, ayant vaincu Mainfroid, releva par¬
tout le parti guelfe, qui après avoir banni de nouveau les