Full text: Fantozzi, Federigo: Nouveau guide de Florence ou Description historique artistique et critique de la ville et de ses environs

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Un monument des plus célébre est situé sur cette Place 
c’est uné colonne en marbre de Carrare surmontée d’une Croix 
également en marbre mais d’une autre espèce. Nous ne pou- 
vons passer ce monument sous silence, car il fut élevé à l’oc- 
casion d’un évênement des plus extraordinaire et dont une 
inscription gravée sur le fût de la colonne, transmettra le sou- 
venir à la postérité. A la place même où se trouve cette co¬ 
lonne était planté un orme mort depuis long-temps. L’an- 
née 408 au moment où l’on transportait les cendres du Saint 
Evêque Zanobie de l’Eglise de Saint Laurent, où il avait d’abord 
été inhumé, dans la Cathédrale, le drap mortuaire qui recou¬ 
vrait les ossements du Saint ayant touché l’arbre, il reverdit tout- 
à-coup et se trouva à l’instant couvert de fleurs et de feuillage 
Lami, Richa et plusieurs autres écrivains ont voulu met 
tre en doute l’époque et les circonstances de cet évènement, 
prétendant que l’inscription était apocriphe, parceque les caractè¬ 
res qui la forment ne sont pas ceux du temps auquel on fait 
remonter le prodige. Ils n’auraient pas fait cette erreur s’ils se 
fussent rappelés qu’au moment de l’innondation de 1533 la 
colonne primitive avant été brisée on fut obligé de la renou¬ 
veler. 
104. ORATOIRE DE L'ANCIENNE MISÉRICORDE ET DU BIGALLO; 
(HoSPICE DES ORPHELINS) (A l'angle du Cours des Adimari). 
L’origine de cet Oratoire remonte à l’année 1248 ou environ, 
il s’éleva d’après le dessin de Nicolas Pisano sur l’emplace- 
ment où l’on voyait peu de temps auparavant la tour dite de 
la Garde morte parceque c’était dans quelques unes des salles 
souterraines de cette tour que l’on exposait les cadavres pen¬ 
dant 18 heures avant de les inhumer. Jean Villani dit que 
dans le principe cette tour était haute de 70 mètres 80 cen¬ 
timètres. Les Gibelins la firent saper à sa base, puis on la 
soutint artificiellement par de petites poutres en bois de ma- 
nière qu’au moment où l’ennemi y mettrait le feu, ce qui 
arriva en effet, elle tombât sur le Temple de Saint Jean qui 
était voisin et l’écrasât dans sa chûte. Le motif de cet acte 
de vandalisme était uniquement perceque la dite Eglise de 
S.t Jean avait servi de lieu de réunion à la faction des Guelphes. 
Le hasard ou peut-être l’adresse de l’architecte qui dirigea 
le travail sauva d’un si grand malheur ce beau monument.
	        
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