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à l’Eglise. C’est une espèce de garde-robes qui sert aux frères
pour se vêtir. On y voit six tableaux semblables à ceux dont
nous venons de parler ils rappellent aussi des faits de la vie
de Tobie. Il faut pourtant en excepter celui qui est auprès
de la fenêtre que l’on croit de Ludovic Cigoli et qui repré-
sente une vue de la Place du Dôme au temps de la terrible
peste qui a désolé la ville. Chaque année dans l’octave de la
Fête-Dieu on espose ce tableau à la vénération publique pour
satisfaire au desir exprimé par Gaspar Ciofi qui en fit don à
la Confrèrie de la Miséricorde. Dans cette même salle est un
autel, surmonté d’une Vierge en marbre sculptée par Benoit
de Maiano. Près de la porte par où l’on sort de la garde-
robes on voit une autre statue en marbre du même artiste
elle représente Saint Sébastien.
Dans la chambre qui suit celle dont nous venons de par-
ler on remarque l’ancien autel de l’Eglise, il est en bois.
au dessus sont deux Anges en terre de la Robbia. A la suite
on trouve la salle où se réunit la magistrature de la Confré-
rie, on s’y rendra pour admirer une belle Vierge que l’on
croit peinte par Andrea del Sarto ou peut-être par Fran¬
çois Granacci. Des deux côtés de ce tableaux il y en a deux
autres, à droite est le portrait du fondateur de la société
Pierre Borsi, à gauche celui de Clément Corsini. Contre la paroi
opposée on voit aussi le portrait de Clément XII.
Enfin pour ne rien omettre de ce qui a rapport à cette
belle institution, nous dirons qu’il ne faut par oublier quand
on visite cet établissement d’examiner le catalogue des con-
frères. Il commence à l’année 1338 et se continue jusqu’à nos
jours; en voyant le grand nombre de Pontifes, de souverains
et tous les personnages distingués dont les noms figurent parmi
les Confrères de l’ordre, on se fera une idée de la considéra-
tion dont il a toujours joui.
101. CAMPANILE DU DOME. — Il n’est pas un de ceux qui
en voyant pour la première fois cette tour superbe, ne soit
de l’avis de l’empereur Charles Quint; il disait. Cette Tour mé¬
riterait d'être cachée sous une enveloppe et d'être montrée
rarement. Palmieri, Fra Domenico da Corella, Poliziano, Mini,
Biondi et plusieurs autre écrivains l’ont citée comme un pro-
dige de l’art qui n’avait pas son égal dans tout le monde, et