PALAIS PRÉTOIRE.
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avait reconstruit plusieurs pièces, refait les voûtes de plu¬
sieurs salles, achevé la grande salle, commencé la porte oc¬
cidentale, au coin de la place ; l’escalier de la cour, couvert¬
l’édifice d’une toiture, et l’avait entouré de créneaux.1 La
grande fenêtre mérid. est de Benci di Cione.
Le grand escalier fut achevé en 1367, comme l’indique
l’inscription, placée sur la base du lion (marzocco).
Ces importants travaux êtaient à peine achevés, lors
qu’éclata, en 1378, la célèbre révolution des Ciompi. Le peu-
ple, qui s’était emparé du palais, y causa des dégats qui exi¬
gèrent de nouvelles réparations en 1381. On refondit alors
la cloche que l’on voit au sommet de la tour. Dans les
premiers temps, le son de cette cloche annonçait l’heure où
le Podestat et les juges administraient la justice. Elle indi¬
qua ensuite l’heure du supplice d’un condamné ; l’heure
pendant laquelle il était défendu de sortir le soir sans lu-
mières et sans armes. Une loi de Côme I condamnait ceux
qu’on trouvait la nuit dans les rues, après que la cloche
avait cessé de sonner, à avoir la main coupée. Ces lois bar¬
bares tombèrent, mais le son de cette cloche s’entendit
toujours vers onze heures du soir, comme un souvenir des
temps passés, et ne cessa qu’en 1848.
Après la conjuration des Pazzi (1478), Andrea del Ca¬
stagno (surnommé des pendus, degli appiccati) peignit sur
la tour tous ceux, qui avec les Pazzi, conjurèrent contre
Laurent et Julien de Médicis. Mais en 1480, Sixte IV fit ef-
facer ces peintures, ne voulant pas qu’on vit parmi les pen-
dus, son neveu Jérôme Riario, François Salviati archevêque
de Pise et un prètre, Etienne de Bagnone. Il ne resta plus
que les portraits du duc d’Athènes et de ses partisans, ainsi
que quelques autres personnages, que le temps a presque
entièrement effacés.
C’est vers ce temps qu’il faut placer les fresques attri¬
buées à D. Ghirlandaio, au 2° étage.
Un décret,du 25 avril 1502, substitua au Podestat, le Con¬
seil de Justice ou Rote. Comme les cinq juges, qui compo¬
1 Ce que par erreur, Vasari attribue à Agnolo Gaddi.