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neur de cette entreprise, par l'agreable mélodie,
par l'ingénieux mécanisme, et par l'extention du
Clavier qui monte presque à six octaves, c'est à
dire depuis le Césolfaut de la basse, en 16 pieds
de hauteur, jusqu'au Gésolréut sur-acut. On est
étonné de la précision avec laquelle Tronci a
imité les instrumens à vent dans l'extension de
la gamme respective, et qu'il ait donné aussi à
l’ouvrage , qui n’a qu'un seul clavier, un double
effet, par la sensible distinction de la grande har¬
monie à la paitie mélodieuse formée par les in¬
strumens de concerto, L’effet admirable et très
prompt du passage de l'une à l'autre , c'est à dire
du pieno en solo est dû à la nouvelle invention
de la réduction de plusieurs registres par le moyen
d'un seul registre appelé du mot grec Tolisi¬
rus, qui signifie en latin ,, Multa seu quaelibet
traho ,,.
Dans cet orgue, on trouve aussi réuni un nou¬
veau registre de concerto, formé par de petites
clochettes d'une admirable perfection dans leur
intonation, aux plus tresaillans coups de musique
militaire imitée d'après nature. C'est par la réu¬
nion des registres dont nous avons parlé, que cet
ouvrage ressemble à une orchestre complete. On
peut aussi y exécuter une symphonie ou un con¬
cert quelconque: et en touchant les instrumens à
vent, dont l'orgue est enrichi, par les jolies com¬
binaisons à l’imitation du Violon, de la Violoncel¬
le, du Basson , de la Flûte, de la Clarinette, des
Trompettes, du cor anglais, et des autres instru¬