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Ganymède avec l’aigle, statue d'une grande
beauté, qui est peu visible à cause du marbre qui
est plein de veines , et qui n’est pas statuaire.
Vénus à demi-nue, dont on fait avec raison
beaucoup de cas. Elle soutient de la main gauche
une belle draperie qui la couvre plus haut que la
ceinture; le reste est nu: sa main droite est élevée
au-dessus du front et paraît toucher une touffe de
cheveux bouclés, et rangés d’un goût différent du
reste de la coiffure; elle a la tête ceinte d’un réseau
ou diadême qui a été colorié en rouge et or, et dans
lequel il reste quelques cavités, qui prouvent qu’il
a été enrichi de pierreries. Elle porte au bras le bra¬
celet ou ceste; et par rapport à sa perfection il suf¬
sira de dire que cette Vénus tient la première place
dans la Galerie après celle des Médicis.
Un beau torse de Faune, vrai modèle de tout
ce qu’on peut voir de plus beau dans l’antique : il
faisait l’ornement de la Galerie Gaddi et les flam¬
beaux de la sculpture de notre siècle, le mettent
de pair, et peut-être même au dessus, de celui très
estimé de Belvedere, qui est au Vatican.
Dans le corridor du côte du couchant.
Deux enfans avec une oie un vis à vis de l’au¬
tre. On croit que de tels groupes servaient de fon¬
taine, et que l’eau jaillissait du bec du susdit animal.
L’expression des enfans, qui paraissent vouloir sai¬
sir avec la main le petit jet d'eau, est gracieuse.