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de cette charmante contrée. La multitude de vil¬
lages et de maisons de campagne dont abondent
les environs de Florence vus de Boboli, firent dire
autrefois à l'Arioste que :
„ A veder pien di tante ville i colli,
„ Par che il terren ve le germogli, come
„ Vermene germogliar suole, e rampolli.
„ Se dentro un mur sotto un medesmo nome
„ Fosser raccolti i tuoi palazzi sparsi,
„ Non ti sarian da pareggiar due Rome.
A voir les collines couvertes de tant de mai¬
sons de campagne, il semble que le terrain les pro¬
duise, comme il a coûtume d' engendrer des reje¬
tons. Si tes palais épars fus sent rassemblés dans
une seule enceinte et sous un mê me nom, deux
Romes ne pourraient t’égaler.
Tel était l'état du Jardin de Boboli que Cosme
fit construire et qu'il eut la consolation de voir
presque terminé, puisqu'il survécut 14 ans à la
plantation du bois; et tel est l’état dans lequel il
s’ est maintenu jusq'à nos jours malgré quelques
tentatives malheureuses qui avaient pour objet de
lui faire changer de forme. Ce n’ est pas d'ailleurs
une petite gloire pour Boboli d’avoir donné nais¬
sance aux jardins de Versailles, de Marly, des Tui¬
leries, et à d’autres fameux jardins, puisque Lenó¬
tre y puissa ses idées sur le genre des jardins dits
réguliers. Les anciens plans géométriques de ce
jardin, attestent en outre que les souverains qui