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moirie donnée à la faction guelfa par Clément IV; VIII. un
fond azur parsemé de fleurs de lys en or, avec un lambel
pareillement en or, armoirie de Charles d'Anjou, qui l’ac¬
corda aux Florentins, lorsqu’il tint pendant dix ans le gou¬
vernement de leur ville; et IX. un écusson divisé en long,
ayant à droite un fond en or avec des listons noirs, et à
gauche un fond azur parsemé de fleurs de lys en or, ar¬
moirie que Robert roi de Naples donna à nos ancêtres,
lorsqu’ils lui confièrent le gouvernement de Florence.
(72) Le 15. mars 1352. on sonna pour la première fois
les heures an palais des Seigneurs.
(73) Les ambassadeurs florentins qui se rendireut auprès de
Boniface furent, Vermiglie Alfani envoyé par l’empereur
Adolphe, Musciatto Franzesi par Philippe roi de France,
Hugolin da Vicchio par le roi d’Angleterre, Ranieri Langru
par le roi de Bohême, Simon de’ Rossi par Andronie empe¬
reur de Constantinople, Guiscardo Bastai par le kan de
Tartarie, Manno Fronte Adimari par Charles roi de Naples,
Guy Tabanca par Fréderic roi de Sicile, Bencivenni Folchi
par le grand-maître de Rhode, Lapo Farinata Überti par
la république de Pise, Cino di ser Diotisalvi par le sei¬
gueur de Camerino, et Palla Strozzi par la république da
Florence. Un autre fait encore plus singulier que celui que
je viens de rapporter, est enregistré dans notre histoire tou¬
jours féconde en évenemens merveilleux. Environ l'an 1422. le
duc de Milan épouvantait tellement l'Italie, que la république
de Florence résolut d’envoyer un ambassadeur auprès des
Vénitiens pour les engager à ne point sécourir le duc: le
marquis de Ferrare, et celui de Mantoue prirent encore une
pareille résolution pour arrêter les projets de Visconti. Les
trois ambassadeurs arrivés à Vénise, se présentèrent au sénat,
devant le quel ils se reconnurent, non seulement pour être
tous du même pays, mais aussi pour appartenir à la mê¬
me famille ; la république de Florence y ayant envoyé Palla
Strozzi; le marquis de Ferrare, Jean Strozzi; et celui de
Mantoue, Robert Strozzi. Il est aisé d’imaginer la surprise
des ambassadeurs eux-mêmes, et celle des Vénitiens, qui
durent temoigner leur admiration pour un évenement aussi
honorable, pour la famille et pour la patrie des trois orateurs.
Le crédit dont les Florentins ont toujours joui hors de leur
patrie, a été si considérable, qu’il a quelque fois même
excité l’envie des autres nations. J’ai eu souvent lieu de
rappeler des personnages qui, chez l’ étranger, se sont di¬
stingués dans toutes les carrières : j'ajoute maintenant que
Florence a donné à l’église plusieurs pontifes, qui n’ ont
jamais démenti la bonne opinion conçue de la nation.
(74) Jean l’invincible, baptisé sous le nom de Louis, fut
encore appelé Jean des bande nere, parceque ses soldats
substituèrent, après la mort du capitaine, des drapeaux
noirs, aux blancs qu'ils avaient eus pendant sa vie.
(75) La se’gneurie se composait d’un gonfalonier et de
huit prieurs, qui demeuraient on fonctions pendant deux
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