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Brunelleschi, à l'occasion du fameux défi qu'il
eut avec Donatello. Lorsque Philippe eut ter¬
miné son ouvrage, il invita Donatello à diner
chez lui: il lui dit en même temps qu'il a¬
vait quelque chose à faire , et l’envoya le pre¬
mier à la maison, avec le tablier (101) plein
d’oeufs. Donatello y étant arrivé fut tellement
surpris de voir ce Crucifix, qu'il laissa tom¬
ber les oeufs par terre. Cet evenement, qui se
répandit bientôt dans toute la ville, fut cause
qu'on appellât ce chef-d'-oeuvre le Crucifix
des oeufs, nom qu’il conserve encore de nos
jours. Les muscles, les nerfs, et généralement
toutes les parties du corps sont si bien exé¬
cutées dans cet ouvrage, que Donatello dut
convenir d’avoir été surpasse par Brunelleschi.
La treizième chapelle d’ordre corinthien, fut
construite d’après le dessein de Jean-Antoine
Dosio: elle est très-riche en marbres; et on y
voit sur l’autel un tableau d'Ange Bronzino
representant Jesus-Christ qui ressuscite la fille
de l’archisynagogus. La table de cet autel
soutenue de deux pates de lion, est double
comme celles des basiliques : elle a éte des¬
sinée par Michelange Buonarroti, et travail¬
lée sous sa direction. La voûte est peinte par
Alexandre Altori éleve du Bronzino. Les deux
bas-reliefs en marbre, qui décorent les mu¬
railles latérales, dont l'un est la présentation
et l’autre le mariage de la ste. Vierge, fu¬
rent sculptés par Jean Bandini surnommé
dell' Opera. La quatorzième, à la quelle on
monte par un petit escalier, est peinte à fre¬
sque par Andre Orcagna, et par Bernard son
frère. On voit d'un côté le paradis, et de l'au¬
tre l'enfer: les images en sont tirées du poë¬