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FLORENCE.
marque que l’ange placé en haut du bas-relief a
sous le bras un de ces instruments rustiques
(espèce de hautbois) dont jouent à Rome, pendant
l’avent, les joyeux et dévots montagnards appelés
Pifferari, descendus des Abruzzes et de la Calabre,
et dont ils accompagnent les airs ou duos popu¬
laires qu’ils chantent devant les images de la
madone.
Al’entrée de l’église, on est frappé de la beauté,
de l’éclat du pavé et de la variéte de couleurs des
marbres, ouvrage charmant, d’auteur incertain,
et qui semble un parterre émaillé de fleurs. Une
telle décoration est digne de l’église del Fiore et de
la cathédrale de Florence, une des villes de l’Eu¬
rope où le luxe des fleurs est porté au plus haut
point, et qui a conservé le lis pour armoiries. Ce
lis fut d’abord blanc, ensuite rouge; le Dante
regrette ce changement, suite des révolutions :
Che' l giglio
Non era ad asta mai posto a ritroso,
Nè per division fatto vermiglio (1).
Le lis, dit-on, a toujours crû sans culture
dans la vallée de Florence; il y vient encore très-
bien, et pousse même quelquefois comme nos
giroflées à travers les vieux murs.
Le dôme a d’illustres tombeaux : tel est celui
de Brunelleschi; la sépulture de sa famille était à
l’église Saint-Marc; il a convenablement été en¬
seveli dans les murs qui parlent si haut de sa
gloire. L’épitaphe caractéristique est de Marsup¬
(1) Parad. cant. xvi, 153.