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FLORENCE.
ce connaisseur n’aura pu observer de son cheval
le superbe bas-relief en bronze du piédestal, l'En¬
lèvement des Sabines.
Le lion de la loge des Lanzi, par Flaminius
Vacca, sculpteur du xvie siècle, studieux imita¬
teur des anciens, semble digne du ciseau grec; il
était le plus beau que l’Italie moderne eût produit
avant les célèbres lions de Canova. Le lion com¬
pose avec le lis les armes de Florence, et n’est pas
moins ancien (1) : à l’angle gauche du vieux pa¬
lais et sur les marches de sa façade se voit encore
une vieille et petite statue de lion en pierre, appelé
Marzocco, sobriquet populaire pour désigner les
gens à tête dure.
Parmi les six colossales statues antiques de
femmes de l’intérieur de la Loggia, representant
les prêtresses de Romulus, il en est une qui porte
la main à son visage, et dont l’expression est admi¬
rable de tristesse et de mélancolie.
Deux des premiers monuments de la place du
Grand-Duc, tels que le groupe de la Sabine et la
statue de Côme, sont l’ouvrage d’un sculpteur
flamand, devenu le plus habile élève de Michel¬
Ange. Le palais Uguccioni, bâti sur un dessin
superbe d’auteur inconnu, attribué faussement à
Michel-Ange, paraît décidément de Raphaël; car
il est tout à fait dans le style d’autres palais de
Rome reconnus son ouvrage. Florence, illustre
par tant de fameux artistes, a vu des maîtres étran¬
gers et lointains venir lui consacrer leurs talents,
et s’y faire, pour ainsi dire, naturaliser par leurs
(1) V. ci-après.