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PISE.
dans le style et dans les plus graves discours des
idées presque comiques, sans manquer de no¬
blesse (1). Une charmante Madone au milieu des
saints; Abel gardant ses troupeaux, dont le paysage
suffirait à la réputation d’un artiste; le Sacrifice
de Noé, sont d’excellents ouvrages de Sogliani.
Le Sacrifice d’Abraham, de la vieillesse du Sodome,
montre l’intelligence du nu et une vive expression
dans les têtes. Le Vêtement de saint Renier, de
Luti, le dernier peintre de l’école florentine, est
le plus estimé des grands tableaux de cette église.
La Consécration de la basilique; le Christ disputant
contre les docteurs, de Sorri, peintre siennois du
xvIe siècle, rappellent la perspective , le grandiose
de Paul Véronèse. Dieu parlant à Moïse du buisson
ardent, de Matthieu Rosselli, est une des belles
peintures de la tribune. Moïse élevant le serpent
d’airain, de Riminaldi, est de l’expression la plus
vraie; sa coupole, autant que l’éloignement per¬
met d’en juger, semble une noble et vigoureuse
composition. Les Anges de l’autel de ce nom, par
Ventura Salimbeni, peintre de l’école de Sienne
du xvie siècle, sont pleins de grâce : l’ange Ra¬
phaël est tout à fait divin; tandis que le Père éter¬
nel ne le paraît guère. Le Saint Torpé, Pisan, armé
et portant la bannière de la ville, de Salvator Rosa,
a sa hardiesse.
Le baptistère de Pise, d’un style élégant, majes¬
(1) « On voit l’impudence devenne un bon air ; l'indécence
poussée à un point, qu’elle inspire même du dégoût à ceux à
« qui elle s’efforce de plaire ; et le nom de la pudeur consacré
« à celui de la Vierge illustre que nous honorons, devenu un
« nom de mépris et de risée. » Panégyrique de sainte Agnès