PALAIS VIEUX.
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de Côme fut commuée en un exil qui servit à sa
fortune, et pendant lequel, bien eloigné de la
rancune ordinaire aux bannis politiques, il ne
cessa par de secrets et d’utiles avis de servir son
pays (1). La Barberia qui me fut montrée, était
fort déchue de sa destinée politique : une partie
servait de bûcher; l’autre était un cabinet réservé
pour le service des gens de lagarde-robe du grand¬
duc. Les divers appartements du vieux palais qui
portent chacun le nom de l’un des Médicis ont eté
peints à fresque par Vasari et son école; ils pas¬
sent pour être de ses bons ouvrages. On distingue:
le Depart pour l’exil, de Côme, père de la patrie;
son Retour à Florence, au milieu du peuple, des
femmes, des enfants portant des branches d’olivier
et jonchant les rues de fleurs, ainsi que la cham¬
bre de Clément VII, où ce pape est représenté au
plafond, couronnant Charles-Quint.
La porte de la salle dite de l'Audience, ornée de
figures, d’ornements et d’excellents ouvrages en
marqueterie, de Benoit da Maiano, est magnifique :
au lieu d’armes, d’écussons et autres signes ordi¬
naires de vanité, les premiers magistrats de Flo¬
rence ont fait mettre sur les deux battants les por¬
(1) On trouve dans les Delizie degli eruditi toscani du
Dr Lami une relation de l’exil de Côme et de son retour, com¬
posée par lui, et regardée par M. Giordani (t. X de ses OEuvres)
comme un modèle de pureté et d’élégance de style. Une relation
inédite des mêmes événements, tirée de l'histoire manuscrite
de Florence de Jean Cavalcanti, a été publiée par le laborieux
chanoine Moreni (Florence, 1821, in-80). La narration de cet
historien s’accorde avec celle de Côme, dont il est au reste par¬
tisan, quoiqu’il rende justice à Renaud des Albizzi, et avec
celle de Machiavel qui, selon l’éditeur, l’aurait suivie.