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FIESOLE.
lettrés de son temps; c’est là que Politien s’était
retiré après les tracasseries et les obstacles qui lui
avaient été suscités par l’intervention maternelle,
comme il arrive quelquefois, dans l’éducation des
enfants de son protecteur. Débarrassé de ses assu¬
jettissantes fonctions, il a délicieusement chanté
son nouveau loisir et sa nouvelle indépendance
dans ces vers qui rappellent le sujet et la poésie
des Georgiques :
Hanc, o cœelicolae magni , concedite vitam;
Sic mihi delicias , sic blandimenta laborum,
Sic faciles date semper opes ; hac improba sunto
Vota tenus; nunquam certe, nunquam illa precabor,
Splendeat ut rutilo frons invidiosa galero,
Tergeminaque gravis surgat mihi mitra corona.
Talia Fœsuleo lentus meditabar in antro
Rure suburbano Medicum, qua mons sacer urbem
Mœoniam , longique volumina despicit Arni;
Qua bonus hospitium felix, placidamque quietem
Indulget Laurens, Laurens haud ultima Phœbi
Gloria, jactatis Laurens fida anchora musis :
Qui si certa magis permiserit otia nobis,
Asslabor majore Deo, nec jam ardua tantum
Silva meas voces , montanaque saxa loquentur,
Sed tu (si qua sides) tu nostrum forsitan olim,
O mea blanda altrix , non aspernabere carmen ,
Quamvis magnorum genitrix Florentia vatum,
Doctaque me triplici recinet facundia lingua (1).
C’est dans cette même villa que devait éclater la
conjuration des Pazzi au milieu de la fête que Lau¬
rent donnait le dimanche, 26 avril 1478, au car¬
dinal Riario, neveu du pape Sixte IV, leur com¬
plice, mais qu’ils différèrent afin de ne point laisser
echapper le frère de Laurent, Julien, qu’une
(1) Sylva, Rusticus.