Full text: Valery, Antoine Claude: Florence et ses environs

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FIESOLE. 
lettrés de son temps; c’est là que Politien s’était 
retiré après les tracasseries et les obstacles qui lui 
avaient été suscités par l’intervention maternelle, 
comme il arrive quelquefois, dans l’éducation des 
enfants de son protecteur. Débarrassé de ses assu¬ 
jettissantes fonctions, il a délicieusement chanté 
son nouveau loisir et sa nouvelle indépendance 
dans ces vers qui rappellent le sujet et la poésie 
des Georgiques : 
Hanc, o cœelicolae magni , concedite vitam; 
Sic mihi delicias , sic blandimenta laborum, 
Sic faciles date semper opes ; hac improba sunto 
Vota tenus; nunquam certe, nunquam illa precabor, 
Splendeat ut rutilo frons invidiosa galero, 
Tergeminaque gravis surgat mihi mitra corona. 
Talia Fœsuleo lentus meditabar in antro 
Rure suburbano Medicum, qua mons sacer urbem 
Mœoniam , longique volumina despicit Arni; 
Qua bonus hospitium felix, placidamque quietem 
Indulget Laurens, Laurens haud ultima Phœbi 
Gloria, jactatis Laurens fida anchora musis : 
Qui si certa magis permiserit otia nobis, 
Asslabor majore Deo, nec jam ardua tantum 
Silva meas voces , montanaque saxa loquentur, 
Sed tu (si qua sides) tu nostrum forsitan olim, 
O mea blanda altrix , non aspernabere carmen , 
Quamvis magnorum genitrix Florentia vatum, 
Doctaque me triplici recinet facundia lingua (1). 
C’est dans cette même villa que devait éclater la 
conjuration des Pazzi au milieu de la fête que Lau¬ 
rent donnait le dimanche, 26 avril 1478, au car¬ 
dinal Riario, neveu du pape Sixte IV, leur com¬ 
plice, mais qu’ils différèrent afin de ne point laisser 
echapper le frère de Laurent, Julien, qu’une 
(1) Sylva, Rusticus.
	        
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