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où aboutissent cinq chemins et où l’on voit un grand
bloc de pierre de taille offrant une Diane sculptée
presqu’en bas-relief dans une attitude vraiment for¬
cée et qui était autrefois au château impérial de
Castello.
Il y avait jadis à Boboli des carrières d’où l’on
tirait des pierres pour paver la ville de dalles dès
le temps de Lapo père d’Arnolfo, fameux archite-
cte, et des quelles on exploita les matériaux qui
servirent à la construction du palais. Le terrain ap¬
partenait aux familles Barducci del Garbo, Man¬
nelli, Anterigoli, outre le jardin attenant au pa¬
lais qui, dès l’année 1529, passait pour un des plus
singuliers de Florence. Cosme de Médicis, devenu
Duc de Florence, ayant fait l’acquisition de cet édi¬
fice et des terrains mentionnés, pensa en 1549 d’en
faire la base du plus grand jardin qu’on connût alors
dans l’enceinte d’une ville. En 1550, on s’occupait
déjà à creuser des fosses pour y planter des chênes
verts, des lauriers, des cyprès et d’autres arbres
indigènes toujours verts. Deux architectes prirent
part à ces premiers travaux. Nicolas Braccini dit le
Tribolo, en imagina le plan. Après sa mort, sur¬
venue au mois d’août de la même année , Bernard
Buontalenti lui succéda. Dans l’exécution de leur
dessin , ces habiles artistes conçurent le projet d’iso¬
ler le palais de toutes parts, et en conséquence fi¬
rent démolir les maisons de la ville et des faubourgs
qui occupaient l’espace que devait embrasser le jar¬
din. Ils voulurent ensuite que la colline qui s’éleve