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Vient ensuite un Palais appartenant à la Couron-
ne, erige en 1775 par le Grand-duc Pierre Léopold,
d'après le dessin de Bernard Fallani. Il est sur le
coin de la rue des Arazzieri, c’est-à-dire des fabri¬
quans des tapisseries des gobelins, qui y demeura¬
ient Cette manufacture fut en 1545 pour la pre¬
mière fois introduite à Florence, où Jean Rosts fla¬
mand vint l’établir sur l’invitation de Côme I Fran¬
çois Salviati, le Pontormo, le Stradano, Allori,
et plusieurs autres peintres célèbres étant chargés
d’en faire les dessins, aussi n’est-il point surpre¬
nant si cette manufacture parvint dans notre ville
à sa plus grande perfection. Sous le règne de Côme
11. ayant commencé à décliner, ce souverain fit ve¬
nir de Paris une troupe de fabriquans sous la dire¬
ction de Picaer Fever, ce qui lui rendit son ancien
lustre. La dynastie des Mèdicis s'étant éteinte, celte
manufacture passa a Naples en 1740; et il n’en est
resté ici que le nom de la rue où elle était placée.
A côté du palais nommé Casino delle Guardie
qui sert aujourd’ hui de caserme aux gardes du
corps, est situé l'oratoire et le cloitre de l'ancien¬
ne confrèrie dello Scalzo, dont la cour et le porti¬
que ont été cedés en toute propriété à l'académie des
beaux arts pour sauver d’ une ruine totale les préci¬
euses peintures en clair obseur qui en décorent les
murailles, exécutées en divers tems par André del
Sarto. Elles peuvent servir à caractériser les progrès
successifs de ce grand maître, qui les commença
après avoir quitté l’école de Pierre de Cosimo, et
les termina après son retour de France. Elles repré-