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grenade; tableau superbe, et très-bien conservé. A
côté, du même.
Titien, le portrait d’une femme en chemise
avec des fleurs à la main gauche, appelée commu¬
nément la Flore; ce sont deux peintures les plus
délicieuses de Titien, et de son tems le plus beau.
*Frère Sébastien dal Piombo. Guerrier avec
le laurier à côté. Ce peintre avait étudié si heureu¬
sement la manière de Giorgione, et tellement pro¬
fité de l'exemple des grands maîtres du dessin,
qu’il disputa quelque temps à Raphaël même le
sceptre de la peinture, quoiqu’ il n’eût ni le goût,
ni le génie de son illustre rival. Dans ses ouvrages
on voit aussi le style de Michelange.
Morone. Un portrait inconnu, d’une vérité
étonnante. Le seul buste; sur le devant il y a un
livre.
Giorgione. Deux tableaux; le Jugement de Sa¬
lomon; et, au dessus, une Sainte Société. Sous un
dais est la Sainte Vierge, les mains jointes. Par les
côtés deux Saintes pareillement à mains jointes. St
Joseph; et Saint Paul sont appuyés à la balustrade
qui entoure la composition. Vis-à-vis de la Vierge
on y voit S. Sébastien, et un autre Saint se tenan
nuds. Au milieu on y a représenté un arbre avec
quelques enfans à ses pieds. Le sujet dudit tableat
doit être une allégorie dont on ne saurait donner
une plus satisfaisante explication.
Boniface Véronais, et non Vénitien com
me quelques-uns ont cru; la dernière Cène; grand
tableau au milieu. C'est un peintre qui a pein