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style de la sculpture, qu'on peut sans crainte de s'y
tromper rapporter au plus beau temps de la Grèce.
Le Cardinal Léopold commença cette Collection
unique, et qu’on doit regarder comme une espèce
d’académie, où le mérite seul donne le brevet d’ad¬
mission, et où l'on vit encore après la mort. On
voit la statue en marbre du Cardinal, dans une niche.
Ce Cardinal célèbre invita tous les plus fameux
peintres vivans à lui envoyer leurs portraits : les
peintres successifs ont continué a l’enrichir par les
leurs, pour être placés à côté des grands maîtres
dont ils ont suivi les traces, et partager avec eux
la gloire dont ils jouiront tant que les beaux arts
seront en honneur.
On voit, au milieu, le divin Raphaël élève, en
partie , de l’école de Florence, et chef de celle de
Rome, accompagné de son Maître Pierre Perugin,
et de son principal élève Jules Romain. Dans l’éco¬
le de Florence le plus ancien portrait est celui de
Masaccio, qui fut le premier modèle du style des
modernes, et qui donna l’ exemple à Raphaël, sans
l’avoir reçu de personne; Léonard da Vinci, hom¬
me étonnant , qui a laissé plusieurs manuscrits dont
on enrichit la bibliothèque de Paris, et desquels
Venuti nous a donné un essai ; celui-ci est un des
portraits les plus intéressans de la collection , le di¬
vin Michel-Ange, André, l’Empoli, le Cigoli,
Christophe Allori, Charles Dolci ec. Remarquez
aussi Morto da Feltre Florentin, le restaurateur
du grotesque. Dans l’école de Venise il y a le Bel¬
lini, auquel succéda le Giorgione qui éclaira le