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REZ-DE-CHAUSSÉE
furent méprisées et comptées pour rien, et on n’attendait
qu’une occasion quelconque pour en proposer la vente.
L’occasion arriva lorsque le Directeur de la Monnaie
demanda les salles qu’on appelait l’Arsénal d’en bas,
pour les ajouter au quartier de son habitation. Le Di-
recteur de la Galerie (alors intérim), auquel, dans sa
qualité de consignataire de ces armes, on avait remis
la chose, appuya la demande, en proposant l’aliénation
de ces objects, ce qui eut lieu par encan public, par mi¬
nistère de l’office des Pupilli et ensuite du Décret royal
du 24 Mai 1773. D’après les inventaires qui restent de
cette collection, il résulte qu’elle se composait principa¬
lement d’armes à feu et de jet, et que, sans compter
quelques objets de curiosité, petites pièces d’artillerie
et machines de guerre, il y avait plus de 335 cara¬
bines, 196 desquelles avec platine à double rouet pour
tirer deux coups: 6 autres à deux chiens et un seul
rouet, et 16 aux fûts marquetés d’ivoire; 103 arque-
buses; 15 mousquets à mèche, un desquels à huit
canons tournants; 8 mousquets de cavalerie; 125 pi¬
stolets, dont la plus grande partie étaient de la fabrique
de Lazare Cominazzo; 13 épingardes ou doubles arque-
buses et 7 canons de cette arme, sans emboîture;
36 arbalêtes à carreaux et à balles; 239 poires à
poudre; 269 clefs de platines à rouet, etc., etc.
Une fois commencé, on alla jusqu’au bout, et un
sort semblable, et même pire en proportion de sa plus
grande richesse, subit l’autre partie qui restait dans
les salles supérieures de la Galerie Royale. A leur
conjurer un tel sort, ne valurent pas même ces armes
et armures complètes pour cheval et chevalier, qui
avaient appartenu à de grands personnages dont l’his-
toire fait grand cas, et que de nos jours on aurait