43
du fameu» Antoine Leti, dit Coreggio
Frédéric fat surpris considérant que cet-
te douce manière, qu'il avoit raché de
prendre dans ses études , étont deja per-
fectionnée par ce grand homme ; il s'em-
pressa d'en profiter , en les copiam plus
d'une fois, &les étudia contiauellement
vvck un profit inexprimable.
Retourué à Rome, il alla aussi-tôt
trouver Frědéric Zuccheri son intime
ami, qui étoit précisément occupé à pein¬
dre au Vatican. Celui-ci après avoir
accueilli son cher Barocci, lai présenta
ses pinceaux, & le pria d'exprimer
quelque chose de son génie au même en-
droit où il sravailioit. Frédéric refusa
d'abord par modestie de satisfaire l'a-
mi mais après plusieurs instances, il
les accepta. Il fit deux enfaus à fres-
que avec tant d'étude, & de si bel-
les nuances, qu' ils sembloient peints
a l'haile. Cependant Zaccheri ayant
jugé vette manière trop artificieuse-
ment, effumée, prit le pinceau, & en
sa présence profile les contours, & leur
donna plas de force ; la seule chose qui
lui sembloit wanquer pour donner plus
de goût à l'ouvraze. Frédéric en sut
bon gré à l'estimable proferseur, qui
l'avit