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NOTES DU LIVRE X.
sée par le vent? Comment pouvait-on la faire avancer? Et quel
soin ne devait-on pas prendre pour aplanir les endroits par où
elle devait passer? Voyez M. DE FOLARD, Traité de l'attaque
et de la défense des places, art. xiv. Ces raisons font soupeon¬
ner à de Bioul, qu’il pourrait ici y avoir faute dans le texte
d'autant qu’il parle ensuite d’une tour, que Demetrius Poliorcète
fit faire pour le siége de Rhodes, laquelle avait un empâtement bien
plus considérable que celui dont il donne, ainsi qu’Athénée, les
proportions. Plutarque dit qu’elle avait quarante-huit coudées de
large et soixante-six de haut. On leur donnait cette hauteur pour
égaler celle des murs des villes qui allaient quelquefois jusqu'à
68 mètres. Pline parle de la hauteur des murs de Babylone;
mais ce qu'il en dit n'est pas croyable : car il serait étonnant
qu'une ville fût enfermée et comme étouffée par des murs aussi
hauts que des montagnes, au point, rapporte Q. Curce, qu'on
avait été obligé de laisser un grand espace entre ces murs et les
maisons.
97.-
Hanc magnitudinem turris faciebat tabulatorum xx,
Athénée nous fait connaître la hauteur de tous ces étages, omise
par Vitruve; il donne sept coudées et demie au premier ; cinq
au deuxième, troisième, quatrième et cinquième ; quatre et de¬
mie à tous les autres. Mais Perrault croit qu'il doit y avoir faute
dans le texte grec : car toutes ces hauteurs d'étages réunies ne
font que quatre-vingt-quinze coudées, à moins qu'Athénée n'ait
pas compris l'épaisseur des planchers ; mais dans ce cas elle au¬
rait été trop grande, cette épaisseur étant pour chacun d'une
coudée un quart, c'est-à-dire de 60 centimètres environ, ce qui est
la moitié de plus qu'il ne faut pour un plancher de bois.
98.— Quum haberent singula tabulata circuitionem. Ce que
Vitruve appelle circuitio, Athénéele nomme reptoeoun, Stevechius,
dans une figure qu’il a mise à son commentaire sur Végèce, re¬
présente ce reptôpoui comme un corridor, saillant à chaque étage
en forme de mâchecoulis; mais Philander croit que circuitio
signilie la même chose que ce que les anciens nommaient peribo¬
ton et lorica, mots que d’Ablancourt a rendus dans sa traduction
des Commentaires de César, par le mot parapet. Hepidequi signisie
une chose qui tourne tout autour et qui fait une enceinte, et non
un corridor formant saillie. Pollux dit que ce mot désigne l'appui
des plates-formes qui sont au haut des maisons; nous voyons,
en effet, qu’il entourait chaque étage et y servait d'appui. Athé¬
née dit qu'il devait avoir trois coudées pour empêcher le seu;