VITRUVE. LIV. VI.
ornés de stuc, de peintures et de lambris en menui¬
serie. Le long du portique qui regarde le septentrion.
sont placées les salles à manger, nommées cyzicènes,
et les cabinets de tableaux; celui qui regarde l’orient
contient la bibliothèque ; celui de l'occident renferme
les salles de conférence; on voit au portique du midi
les grandes salles carrés assez vastes et assez spacieuses
pour pouvoir contenir sans difficulté quatre tables à
trois lits, avec l'espace nécessaire pour le service et
pour les jeux.
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Ces salles sont réservées aux festins des hommes;
n'est point d’usage chez eux d’admettre à leur table les
mères de famille. Ces péristyles s'appellent andronitides.
parce que les hommes n’y sont point importunés par les
femmes. Il y a encore à droite et à gauche de petits ap¬
partements avec des portes particulières, des salles à
manger et des chambres commodes, destinées à recevoir
les étrangers qu’'on ne met point dans les appartements
qui ont des péristyles. Les Grecs, si délicats et si somp¬
tueux, faisaient préparer, à l'arrivée de leurs hôtes, des
salles à manger, des chambres à coucher, un office bien
approvisionné. Le premier jour ils les invitaient à leur
table, et les jours suivants, ils leur envoyaient des pou¬
lets, des œeufs, des légumes, des fruits et toutes les au¬
tres choses qu’ils recevaient de la campagne. Voilà pour¬
quoi les peintres ont appelé xenia les peintures qui
réprésentent ces présents qu’on envoyait à ses hôtes.
Ainsi les pères de famille ne se sentaient point étrangers
sous le toit hospitalier, jouissant, dans ces apparte¬
ments, de la même liberté qu’ils auraient eue chez eux.
Entre ces péristyles et les appartements consacrés aux
hôtes, sont des passages appelés mesaulæe, nom tiré de
la position qu'ils occupent entré deux bâtiments; nous
les appelons, nous, andrones. Et ce qu'il y a d'éton¬
nant, c'est que ce mot n’a point en grec la même signi¬
Vitruve. II.