VITRUVE. LIV. X.
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ment, et verseront dans le réservoir toute l'eau qu'ils
contiendront.
V. Des roues que l'eau met en jeu, et des moulins à eau.
On fait aussi dans les rivières des roues du même genre
que celles dont nous venons de parler. Autour de la cir¬
conférence de ces roues sont fixées des aubes qui, en re¬
cevant l'impulsion du courant, donnent nécessairement à
cette circonférence un mouvement de rotation, sans qu'il
soit besoin d’hommes pour mettre en jeu les roues que la
force seule du courant fait tourner; les caisses puisent
l'eau, l'élèvent jusqu'en haut et en fournissent la quan
tité nécessaire pour l'usage.
Les moulins à eau que le même mécanisme met en
mouvement, sont faits de la même manière, avec cette
différence pourtant que l'une des extrémités de l'essieu
traverse un rouet qui, posé à plomb, perpendiculaire¬
ment, tourne avec la roue. Auprès de ce rouet s'en
trouve un autre plus petit, dentelé aussi et placé hori¬
zontalement ; au milieu de ce petit rouet s'élève un
essieu à l'extrémité supérieure duquel se trouve un fer
en forme de hache, qui l'affermit dans la meule. Ainsi
les alichons du grand rouet qui termine l'essieu de la
roue, s'engrenant avec ceux du petit qui est placé hori¬
zontalement, font tourner la meule au-dessus de laquelle
est suspendue la trémie qui laisse tomber le blé entre les
meules, où il est converti en farine par le même mouve¬
ment de rotation.
VI. De la limace qui donne une grande quantité d'eau sans l'élever bien haut.
La limace est une espèce de machine qui puise beau¬
coup d'eau, mais qui ne l'élève pas aussi haut que la
roue. Voici de quelle manière elle se construit : on prend