VITRUVE. LIV. X.
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plus grande, en la faisant tourner par des hommes qui
agiront avec leurs pieds, soit au milieu, soit à l'une de
ses extrémités, on en obtiendra des résultats encore
plus prompts.
Il y a une autre machine assez ingénieuse ; elle est
très-expéditive, mais elle veut être dirigée par une
main adroite. C'est une longue pièce de bois qui, mise
debout, est arrêtée de quatre côtés par des cordes. Au
haut de cette pièce de bois, au-dessous de l'endroit où
ces cordes sont attachées, on cloue deux anses sur les¬
quelles on fait passer les cordes qui retiennent la moufle.
On appuie cette moufle par une règle longue d'environ
deux pieds, large de six doigts, épaisse de quatre. Les
moufles présentent sur leur largeur trois rangs de pou¬
lies, en sorte que trois câbles attachés au haut de la
machine descendent jusqu'à la moufle inférieure, sous les
trois premières poulies de laquelle on les fait passer du
dedans au dehors. On les remonte ensuite à la moufle
supérieure pour les faire passer de dehors en dedans
sur les poulies d'en bas.
De là, descendant à la moufle inférieure, ces câbles
passent de dedans en dehors sous les secondes poulies, et
retournent en haut pour passer sur les poulies du second
rang, d'où ils redescendent en bas pour renonter encore
en haut, où, après avoir passé sur les trois poulies du
dernier rang, ils redescendent au bas de la machine.
Or, au pied de la inachine, se trouve une troisième
moufle, que les Grecs appellent «éyov, et les Romains
artemon. Cette moufle, qui est attachée au pied de la
machine, a trois poulies dans lesquelles passent les trois
câbles qu’on donne à tirer à des hommes. Ainsi trois
rangées d'hommes, sans le secours d'un vindas, peu-
vent tirer et élever promptement les fardeaux.
Cette espèce de machine s'appelle polyspaste, parce
que, à l'aide d'un grand nombre de poulies, on tire avec