410
NOTES DU LIVRE IX.
qu'il préfère à l'autre. Ortiz, convaincu du sens que Vitruve veul
donner à ce mot, trouve inutile de prendre tant de peine pout
en chercher l’étymologie. Que ce mot vienne encore de dispalari.
mot souvent usité dans le latin, ou de depalare qu’on rencontre
dans plusieurs inscriptions antiques, on est sûr que Vitruve a
voulu parler de l’augmentation et de la diminution du jour.
90.— In declinatione cœli. La déclinaison du ciel ou du soleil.
se dit de la distance de cet astre, mesurée par un arc sur le cercle
du méridien ou zénith du lieu du spectateur. Or, on sait que s'il
s'agit de la latitude boréale, la déclinaison, lorsque le soleil
avance de l’équateur vers le tropique du Cancer, est égale à la
somme qui résulte de la latitude du lieu donné, et à la distance
du soleil à l'équateur. Si le soleil avance de l'équateur vers le
tropique du Capricorne, la déclinaison est alors égale à la diffé¬
rence qu’il y a entre la latitude du lieu et la distance du soleil
à l’équateur. Si enfin le soleil est à l’équateur même, la déclinai¬
son est alors égale à la latitude du lieu donné. L’ombre méridienne
equinoxiale dépend donc de la latitude du lieu à laquelle est égale
la déclinaison du soleil. On peut donc définir avec exactitude les
longueurs de ces ombres, d'après les latitudes données des lieux.
Les latitudes des endroits nommés par Vitruve, sont ainsi déter
minées d’après les observations des géographes : à Rome, latitude
41°47 boréale; à Athènes, latitude 38° 57 boréale; à Rhodes, lati¬
tude entre 36e et 37° boréale ; à Tarente, latitude 40°30 boréale:
à Alexandrié, latitude 30° 39' boréale.
Cela posé, il est facile de déterminer, d'après les tables des
sinus, la longueur de l’ombre équinoxiale de midi, qui sera pour
Rome, avec un gnomon de 9 p., de 7 p. 3/74, selon Vitruve 8 p.
Athènes,
10/78
Rhodes,
5 14/70
Tarente,
21/76
9
Alexandrie,
2 83/86
Vitruve s'est servi de nombres ronds qui diffèrent un peu,
comme on voit, des nombres exacts.
Cette longueur de l'ombre, proportionnée à la hauteur du
gnomon, est le fondement de la description que donne Vitruve
de l'analème.
91.— Ita in quibuscumque locis horologia erunt describenda,
Nous avons vu, au commencement du premier chapitre de ce
livre, ce que c'est que l’analème, qui fait connaître la hauteur
du soleil à midi, chaque jour de l’année. Pour bien comprendre
la description que Vitruve en fait dans ce chapitre septième, il