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VITRUVE. LIV. IX.
Il attache un canal de bois sous une poutre et y met
des poulies. Il fait ensuite passer une corde dans ce ca¬
nal jusqu’à l'angle formé par le mur qui portait la pou¬
tre, et là il établit un tuyau dans lequel il fait descendre
au bout de la corde une boule de plomb. Cette boule
en allant et en venant dans ce tuyau étroit, y compri¬
mait l’air, et, par l’impulsion de son mouvement, faisait
sortir avec force, par les deux bouts, l'air condensé par
la compression dont la rencontre et le choc avec l'air
extérieur rendait un son clair.
Ctesibius s'étant donc aperçu du bruit que produi¬
sait le choc de l’air comprimé contre l’air libre, partit
de ce principe pour inventer les machines hydrauliques.
Ce fut aussi par l'impulsion de l'eau qu'il fit mouvoir
des automates et plusieurs autres machines récréatives
entre autres la clepsydre. Et d’abord il perça une lame
d’or, ou une pierre précieuse, pour l’écoulement de
l’eau ; ces matières, en effet, ne s usent pas par le frot¬
tement de l’eau, et ne produisent point de rouille qui
puisse en boucher l’ouverture.
L’eau, coulant d'une manière égale par cette ouver¬
ture, soulève une nacelle renversée que les ouvriers
appellent phellos ou tympanum. On ajuste dessus une
règle dentelée qui fait tourner une roue dentelée de la
même manière. Ces dents se poussant l'une l’autre im¬
priment à la roue un léger mouvement de rotation. On
fait encore d'autres règles et d’autres tambours, denteles
de la même manière, qui; soumis à un seul et même
mouvement, produisent en tournant différents effets :
de petites figures s'agitent, des pyramides tournent; on
voit lancer de petits cailloux, qui en retombant forment
des sons ; des trompettes sonnent. Il y a encore d'autres
combinaisons étrangères à notre matière.
On trace encore sur des colonnes ou sur des pilastres
les heures, qu'une petite figure vient, pendant tout le