VITRUVE. LIV. IX.
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éloignée du soleil de la moitié du ciel ; qu'enfin, lorsque
entre le soleil et la lune s'étend tout l'espace du ciel
lorsque le soleil regardant en arrière du fond de l'occi¬
dent, aperçoit à l'orient le globe de la lune, cette pla¬
nête étant alors dans le plus grand éloignement où elle
puisse être des rayons du soleil, montre, le quatorzième
jour, à la terre, toute sa partie éclairée sous la forme
d'un disque entier; qu'ensuite diminuant chaque jour,
et s'avançant par ses mouvements successifs de rotation.
vers l'accomplissement du mois lunaire, soumise de
nouveau à l'action du soleil, et se retrouvant au-dessous
de ses rayons, elle complète alors le nombre de jours
qui constituent son mois.
Comme le mathématicien Aristarque, de Samos,
laissé un système lunaire basé sur de fortes raisons qu'il
à puisées dans la variété de ses connaissances, je vais
aussi l'exposer. Il est évident, dit-il, que la lune n'a
point de lumière qui lui soit propre; qu'elle ressemble
à un miroir; qu'elle reçoit son éclat du soleil. Car des
sept planètes la lune est celle dont l'orbite est la plus
rapprochée de la terre, et la moins longue à parcourir.
Aussi, chaque mois, passe-t-elle sous le soleil ; le pre¬
mier jour de sa course, elle se trouve cachée sous son
disque radieux, et reste obscurcie, parce qu'il n'y a que
la partie qui regarde le soleil qui soit éclairée ; comme
elle est en conjonction avec le soleil, on l'appelle nou¬
velle. Le jour suivant on l'appelle seconde lune : elle
laisse apercevoir une petite partie de l'extrémité de son
disque. Le troisième jour, comme elle se trouve plus
éloignée du soleil, sa partie éclairée s'est encore agran¬
die. S'éloignant ainsi de plus en plus jusqu'au septième
jour, elle se trouve alors distante du soleil couchant
d'environ la moitié du ciel, et fait voir la moitié de sa
partie éclairée.
Le quatorzième jour, lorsque la lune est diamétrale¬