Full text: Tome second (2)

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NOTES DU LIVRE VII. 
91. — Revertar nunc ad minii temperaturam. Quoiqu'on dis¬ 
tingue deux sortes de cinabre, le naturel et l'artificiel, le premier 
n'est pas moins composé que l'autre, puisque l'un est minéralisé 
avec le soufre par la nature, et l'autre par l'art. Le cinabre, qui 
est une des plus belles couleurs rouges qui existent, a l'inconvé¬ 
nient de se ternir quand on ne prend pas certaines précautions, 
surtout quand on l'emploie au grand air. Ce n'est pas, comme 
dit Vitruve, parce qu'il a perdu sa force naturelle par les pré¬ 
parations qu'il a subies, mais parce qu'il se décompose ; c'est là 
l'inconvénient de presque toutes les couleurs composées. Sur le 
mont Esquilin, aujourd'hui mont de Sainte-Marie-Majeure, à 
Rôme, on voit des ruines que quelques-uns soupçonnent être 
celles de la maison dorée de Néron, et que Philander prend pour 
celles du palais de Titus; on y admire une peinture des plus 
élégantes qui a si bien résisté aux injures du temps, que les cou¬ 
leurs paraissent avoir été tout fraîchement étendues. Deux sur¬ 
tout ont frappé Philander, qui a cru les reconnaître pour le 
cinabre et la chrysocolle. 
98.— Apertis vero, id est in peristyliis, aut exedris, aut cete¬ 
ris éjusmodi locis. Les anciens, qui peignaient presque tous les 
murs intérieurs de leurs édifices, et dont certaines parties, telles 
que les galeries, les portiques, les vestibules, les exèdres, se 
trouvaient ouvertes par les côtés où les colonnes seules soutenaient 
la couverture, avaient éprouvé combien cette couleur était sujette 
à changer dans ces sortes d’endroits, surtout lorsqu’elle était 
exposée aux rayons du soleil. On sera peut-être surpris de voir 
les exèdres mis par Vitruve au nombre des salles dont l’intérieut 
était exposé au soleil; mais il faut entendre qu'elles étaient ou¬ 
vertes seulement d’un côté, qui était occupé par plusieurs fené¬ 
tres ou soutenu par des colonnes, comme paraissait être la partie 
des thermes de Dioclétien qu on nomme encore aujourd’hui les 
éxèdres; une partie des peintures se trouvait ainsi exposée aux 
rayons du soleil. 
99.— Tunc ceram Punicam.... inducat. Pour préserver les 
couleurs de l’action du soleil, Vitruve nous donne la recette du 
vernis qu’employaient les anciens. Ce vernis, dit-il, était com¬ 
pose de cire punique et d'un peu d'huile. Or, la cire punique 
n'était autre chose que de la cire blanche, dont la meilleure ve¬ 
nait probablement de Carthage. Pline (Hist. Nat., liv. XXXIII, 
ch. 40) répête tout ce que dit ici Vitruve, en ajoutant quelques 
détails. Il donne encore (liv. xXXI, ch. 49) la manière de faire 
la cire punique.
	        
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