NOTES DU LIVRE VII.
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87. — Melinum. Le melinum est blanc aussi, dit Pline (Hist,
Nat., liv. xxxv, ch. 19) ; le meilleur vient de l'ile de Mélos,
On en trouve aussi à Samos; mais ce dernier est trop gros pour
que les peintres en fassent usage. Ceux qui l'extraient se cou¬
chent à terre pour découvrir le filon entre les rochers. Il dit
encore que la méline était un métal; mais les anciens avaient
l'habitude d'appeler indifféremment métal tout ce qui se tirait de
la terre. Il est cependant certain, et c'est l'opinion de G. Agri¬
cola, que la méline est une terre ; Dioscoride dit aussi que c'est
une terre alumineuse. Les auteurs ne s’accordent cependant pas
sur sa couleur : Pline la fait blanche ; Servius croit qu'elle est
fauve; Dioscoride la dit jaune. La couleur que les peintres
appellent ocre de rue, dit de Bioul, approche fort de la descrip
tion que Dioscoride fait de cette terre.
88. — Creta viridis. La terre verte, que nous nommons aussi
vert de montagne, est un oxyde de cuivre ou d'argent, mêlé avec
des parties terreuses.
89. — Hanc autem Grœci ocodé vocant. On voit que Pline
Hist. Nat., liv. xxxv, ch. 19) applique cette particularité à la
céruse : est-ce avec raison ? « La troisième couleur blanche est la
céruse. Jadis on trouvait cette terre à l’état natif, dans les pro¬
priétés d’un certain Théodote, à Smyrne, et les anciens s'en ser¬
vaient pour peindre les vaisseaux ; aujourd'hui on la fabrique
avec du plomb et du vinaigre. »
90. — Auripigmentum. L’orpiment est de l’oxyde d’arsenic
sulfuré jaune, qui est une combinaison d’arsenic et de souffre,
qui se sublime dans les fissures des cratèresvolcaniques. On en
trouve ordinairement dans les mines de cuivre. La couleur est le
plus souvent jaune; mais il y en a encore de deux sortes : de
couleur d’or, et d’un jaune orangé presque rouge. Il se trouve
en Syrie, à fleur de terre, dit Pline (Hist. Nat., liv. XXXIII,
ch. 22). Les peintres en usent. Il offre les nuances de l'or, mais
la fragilité de la pierre spéculaire.
91.— Sandaraca. Nous appelons aujourd'hui minium la cou¬
leur que les Grecs et les Latins nommaient sandaraque. Cerussa
quum in fornace coquitur, mutato colore ad ignis incendium, esfici¬
tursandaraca. (VITRUVIUS, lib. VII, c. 12, p. 160 de ce vol.). Or.
on sait que le minium artificiel se fait avec du blanc de céruse
brûlé. Puisqu'il traite des couleurs naturelles, c'est du minium natif
qu'il est ici question. Cette couleur est un oxyde de plomb coloré
en rouge par l'action du feu. En brûlant et en calcinant le plomb,