NOTES DU LIVRE VII.
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pavé, dit (Vie de J. César, ch XLvi) : « Multi prodiderunt quamvis
tenuem adhuc et obæratum, in expeditionibus tessellata et secti¬
lia pavimenta circumtulisse. » Le pavé, qu'il fût fait avec des car¬
reaux de marbre blanc ou en mosaïque, sive sectilibus seu tes¬
seris, était enfoncé dans l'enduit nommé le noyau, nucleus, qui
lui servait de ligament; et on le mettait bien de niveau avec la
règle.
Philander a cru que les mots pavimenta sectilia signifiaient
la mosaïque, et tesserœ des carreaux de marbre ou de pierres, etc.
Le sentiment de Perrault qui pense que tesseræ signifie la mo¬
saïque, et sectilia un pavé en parquet, paraît à tout égard bien
plus probable. En effet, la mosaïque est un ouvrage de rap
port composé de petits morceaux de pierres taillés en forme
de cubes ou de dés à jouer, et l'on sait que tesseræ signifie des
dés à jouer. Les morceaux de marbre qui composaient les mosaï¬
ques des pavés d’Herculanum et de Pompéies , avaient tous une
forme cubique, de la grosseur du bout du petit doigt; sectilia,
au contraire, est un pavé en parquet, fait avec des pierres de
différentes figures, triangulaires, carrées, oblongues ou en lo¬
sanges, hexagones.
L'annotateur de Suétone dit qu'on appelait téssellæ de petites
pierres de diverses couleurs, et Sénèque (Quest. Nat., liv. vi,
ch. 31), qu’un savant digne de foi qui se trouvait au bain, lors
du tremblement de terre de Campanie, affirmait qu'il avait vu
les petits carreaux qui pavaient le sol du bain, se séparer les
uns des autres, puis se rapprocher.
Cependant il pourrait se faire, suivant la remarque de Newton.
que par le mot tesseræ Vitruve eût voulu désigner des pierres
plus grandes que celles qu'on emploie pour la mosaïque; car il
recommande, si tesseris structum erit, ut et omnes angulos ha¬
beant œquales. Il est vrai que plus les pierres sont petites , plus
les angles doivent être justes pour que l'ouvrage soit solide. Et il
est certain que les pièces, dont la mosaïque était faite, devaient
être cubiques ou à peu près, afin qu'elles se joignissent parfaite¬
ment, et qu’elles pussent imiter toutes les figûres et toutes les
nuances de la peinture, chaque petite pièce n'ayant qu'une cou¬
leur de même que les points de la tapisserie à l'aiguille:
Les pavés furent peints dans le principe; ils furent faits ensuite
en mosaïque, lithostrota, c'est-à-dire lapillis strata (og, pierre,
et cpvut, étendre). Voyez VARRoN , Econ. rur., liv. II1, ch. 1.
Pline (Hist. Nat., liv. xxxvI, ch. 60) nous apprend que l'inven¬
tion des pavés vient originairement des Grecs, qui y prodiguèrent
Vitruve. II.