Full text: Tome second (2)

NOTES DU LIVRE VI. 
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fondements des édifices. Si l'on excepte les villes qui sont dans la 
belle plaine de la Lombardie, la plupart des autres sont bâties au 
milieu des montagnes. On sait que l'ancienne Rome était assise sur 
sept collines. Pour construire les maisons à mi-côte, on sent qu'il 
fallait commencer à niveler le terrain. On coupait donc dans la 
pente de la montagne, et on jetait les terres plus bas; on soute¬ 
nait ensuite ces terres avec une muraille et des éperons. Ce sont 
ces éperons aa (fig. 94, p. 101) qui étaient employés pour sou¬ 
tenir les terres jetées en avant, in frontibus. Ensuite, du côté 
opposé, par derrière, pour soutenir les terres de la montagne 
dont la pente était coupée verticalement, on se servait des den¬ 
telures en forme de scie oo, qui se trouvaient effectivement en 
dedans de l'édifice, introrsum. 
84. — Anterides, sive erismœ. Ces deux mots grecs employés ici 
par Vitruve ; signifient des appuis. Ils viennent du verbe épsio, 
étayer, résister. Nos mots français éperons et arcs-boutants sont 
métaphoriques, dit Perrault, et désignent les deux espèces d'ap¬ 
puis que l’on met aux murs. Les uns marqués aa (fig. 94), 
perpendiculaires au mur, sont appelés éperons, parce qu’ils sont 
attachés au mur, de même que l'éperon l'est au talon; les autres 
marqués ee, nommés arcs-boutants, sont arqués, et de la même 
espèce que ceux que Vitruve dit ressembler à des dents de scie oo 
Stratico fait remarquer qu'en employant les mots anterides et 
erismœ, Vitruve a voulu indiquer deux choses qui font le même 
office, et entre lesquelles il ne met plus tard aucune différence. 
85.— Eœque inter se distent tanto spatio. On lisait dans le 
texte : « Deinde in frontibus anterides, sive erisma sint, una struan¬ 
tur, eæque inter se distent tanto spatio, quanto altitudo substruc 
tionis est futura, crassitudine eadem qua substructio. Procurrant 
autem ab imo quantum crassitudo constituta fuerit substructionis. 
Ce qui semblerait vouloir dire qu'il faut que les éperons soient 
aussi distants les uns des autres que le mur qu'ils soutiennent a 
de hauteur; et, selon Perrault, ce ne serait point raisonnable : 
car plus le mur que les éperons appuient est haut, et plus les 
éperons doivent être proches les uns des autres; aussi a-t-il cru 
devoir faire les corrections suivantes : «Deinde in frontibus ante 
rides, sive erismæ sint, una struantur, crassitudine eadem qua sub¬ 
structio , eæque inter se distent tanto spatio, quanto crassitudo 
constituta fuerit substructionis. Procurrant autem ab imo quantum 
altitudo substructionis est futura.» Car cette grandeur de l'emp⬠
tement des éperons qui croît à proportion que le mur qu'ils
	        
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