NOTES DU LIVRE I.
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calculer, il ne saurait déterminer exactement les divisions, les
proportions, la quantité des matériaux et la solidité des pièces.
12.— Historias complures noverit. Il est d'autres raisons que
celles que donne Vitruve, qui font exiger dans l’architecte une
connaissance solide et étendue des mœurs et des usages des prin¬
cipaux peuples, et surtout de celui auquel il appartient. Cette
connaissance lui servira à ordonner les bâtiments selon chaque
classe d’hommes qui a ses besoins, ses occupations, ses commo¬
dités particulières. Cette connaissance lui servira à imaginer de
nouvelles dispositions utiles, et à jeter dans le plan de ses bâti¬
ments des idées avantageuses.
13.— Musicam sciverit. Galiani, dit de Bioul, attribue la perte
de la belle architecture au peu de soin que les architectes ont
pris de la cultiver, et d'appliquer à leur art ses belles proportions,
à l'exemple des anciens. La savante description du mausolée
d’Auguste que M. Bianchini a donnée au public, fait voir que ce
que nous trouvons d’admirable dans ce beau monument, vient de
ce qu’on a suivi cette méthode. M. Ouvrard publia en France, au
milieu du xviie siècle, un traité d'architecture harmonique, où il
applique les proportions musicales à l’architecture. Galiani rap¬
porte qu’il a connu pendant son séjour à Rome, deux hommes
très-instruits dans cette partie : l’un était Romain, et se nom¬
mait Nicolas Ricciolini ; l'autre Français, le chevalier Antoine de
Rizet. Tous deux avaient étudié cette matière à fond, et, après
des recherches infinies, ils avaient fait beaucoup de découvertes
sur l’application qu’on peut faire des proportions musicales en
architecture.
14. — Litteras architectum scire. Il est difficile de croire avec
Perrault que Vitruve se contente d’exiger de l’architecte qu'il
sache donner sa signature, dans le sens qui faisait dire à Néron,
lorsqu’on lui fit signer une première sentence de mort : Quam
vellem nescire litteras! Ce n'est point un littérateur ni un puriste
qu’il demande dans un architecte ; mais Vitruve veut qu'il sache
rédiger avec facilité, et qu'il ne soit pas dépourvu de toute litte¬
rature.
15.— Muliebres stolatas. La stola était une longue robe flottante
qué les honnêtes femmes, les dames, les femmes de qualité avaient
seules le droit de porter à Rome. Il était défendu aux courtisanes
et aux femmes condamnées pour adultère de porter la stola; d'on
le nom de togatæ qui leur était donné.