VITRUVE. LIV. I.
77
De ces deux points on tracera avec le compas deux
lignes qui se croisent, et on tirera une droite qui pas¬
sera par le point d'intersection et le centre où le style
est placé, pour avoir le midi et le septentrion. On pren¬
dra ensuite la seizième partie de la circonférence de la
ligne circulaire dont l'aiguille est le centre; on placera
une des branches du compas au point où la ligne méri¬
dienne touche la ligne circulaire, et, sur cette ligne cir¬
culaire, à droite et à gauche de la ligne méridienne, on
marquera cette seizième partie. Cette opération sera ré¬
pétée au point septentrional. Alors de ces quatre points
on tirera des lignes d'une des extrémités de la circonfé¬
rence à l'autre, en les faisant passer par le centre, où
elles se croiseront. De cette manière le midi et le septen¬
trion comprendront chacun une huitième partie. Ce qui
restera de la circonférence à droite et à gauche, devra
être divisé en trois parties égales, afin que les huit divisions
des vents se trouvent bien exactement indiquées sur cette
figure. Ce sera alors au milieu des angles produits par ces
différentes lignes, entre deux régions de vents, que devra
être tracé l'alignement des grandes rues et des petites.
Le résultat de cette division sera d'empêcher que les
habitations et les rues de la ville ne soient incommodées
par la violence des vents. Autrement, si les rues sont dis¬
posées de manière à recevoir directement les vents, leur
souffle déjà si impétueux dans les espaces libres de l’air.
venant à s'engouffrer en tourbillonnant dans les rues
étroites, les parcourra avec plus de fureur. Voilà pour¬
quoi on doit donner aux rues une direction autre que
celle des vents : frappant contre les angles des espèces
d'iles qu'elles forment, ils se rompent, s abattent et se dis¬
sipent.
Peut-être s'étonnera-t-on que nous n'adoptions que
huit vents, quand on sait qu'il en est un bien plus grand
nombre, qui ont chacun leur nom. Mais, si l'on considère