NOTES DU LIVRE V.
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ensuite une autre ligne gg (fig. 85) parallèle à ce côté, qui mar
quait le fond de la scène. Il est bon de remarquer ici la différence
que cela apportait entre le théâtre grec et le théâtre romain. Le
fond de la scène, dans le théâtre romain, était terminé par le côté
du triangle oo (fig. 84, p. 552) tracé dans le cercle, et le devant
par le diamètre bd de ce cercle ; tandis que dans le théâtre grec,
le fond de la scène était terminé par la ligne gg (fig. 85) tracée
hors du cercle, et le devant par le côté bd du carré tracé dans
le cercle : si bien que la ligne qui limitait le fond de la scène
dans le théâtre romain , marquait à peu près le devant de la scène
chez les Grecs; ce qui donnait bien plus d'extension à leur or¬
chestre.
Voici comment Vitruve veut qu'on trace les côtés de l'or¬
chestre : après avoir tiré une troisième ligne qp (fig. 85) parallèle
aux deux autres bd, gg, et passant par le centre de l'orchestre,
on marque les points qp; on place ensuite une branche du com¬
pas au point p; puis avec l'autre qu’on porte au point q, on dé¬
crit la portion de cercle qa : la même opération se répète de l'au¬
tre côté, pour obtenir la portion de cercle pe.
Cette explication est de Galiani, qui la trouve si naturelle,
qu’après une simple lecture du texte confronté avec la figure
citée, tout le monde, dit-il, sera étonné que tous les autres
avant lui, sans en excepter l’intelligent Perrault, aient pu lui
donner une autre interprétation.
93. — Per centrumque orchestræ. Ce centre de l'orchestre est
marqué o dans la fig. 85. Le mystère de ces trois centres, dit
Perrault, est une chose bien obscure ou bien inutile, s'ils ne ser¬
vent qu’à tracer la ligne qui touche l’extrémité du cercle, pour
la rendre parallèle à celle qui traverse le cercle par le milieu ; car
c'était assez de dire que cette ligne doit être parallèle aux autres.
C'était assez, sans doute, s'il ne se fût agi que de décrire une pa¬
rallèle; mais il fallait encore décrire la largeur du proscenium, et
c'était à ce résultat qu'on arrivait par le moyen des deux arcs de
cercle qa, pe
9h. — Et qua secat circinationis lincas dextra ac sinistra in
cornibus hemicycli, centra designantur. Il est évident que la ligne
qp coupe la ligne circulaire, c'est-à-dire y touche à la droite des
spectateurs au point q, et à leur gauche au point p. Ces points q
et p, communs à la ligne qp et aux extrémités de l'hémicycle, sont
ceux que Vitruve désigne pour être les centres en question.
95. — Et circino collocato in dextra, ab intervallo sinistro cir¬