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NOTES DU LIVRE V.
sique , selon la division de Porphyre sur l'harmonie de Pto¬
lémée.
kh. — Ex Aristoxeni scripturis. De tous ceux qui ont écrit sur
la musique, Aristoxène est le plus ancien. Il ne reste de lui que
des Éléments harmoniques, en trois livres, publiés par Meibomius,
à Amsterdam, en 1652, et un Fragment sur le rhythme, trouvé à
Venise par Morelli, en 1785. Ses sectateurs étaient opposés à
ceux de Pythagore sur la mesure des intervalles, et sur la ma
nière de déterminer les rapports des sons. Les aristoxéniens s'en
rapportaient uniquement au jugement de l'oreille, et les pytha¬
goriciens à la précision du calcul.
45.— Et ejus diagramma. La science musicale, dit de Bioul,
consiste principalement dans la comparaison des sons du grave à
l'aigu ; de sorte que, comme le nombre des sons est infini, on
peut dire dans le même-sens que cette science est infinie dans son
objet. On ne connaît point de bornes précises à l'étendue des sons
du grave à l'aigu, et quelque petit que puisse être l'intervalle
qui existe entre deux sons, on le concevra toujours divisible par
un troisième son; mais la nature et l'art ont limité cette infinité
dans la pratique de la musique. On trouve bientôt dans les in¬
struments les bornes des sons praticables, tant au grave qu’à l'aigu.
Allongez qu raccourcissez jusqu'à un certain point une corde
sonore, elle n'aura plus de son. On ne peut pas non plus, aug
menter ou diminuer à volonté la capacité d'une fûte ou d'un
tuyau d'orgue ; ni sa longueur ; il y a des bornes, passé lesquelles
ni l'un ni l’autre ne résonnent plus. L'inspiration a aussi sa me¬
sure et ses lois : trop faible, elle ne rend point de son, trop forte,
elle ne produit qu'un cri perçant qu'il est impossible d'apprécier
Bref, il est constaté par mille expériences, que tous lés sons pos¬
sibles sont renfermés dans une certaine latitude, hors de laquelle,
ou trop graves, ou trop aigus, ils deviennent inappréciables à
l'oreille.
D'un autre côté, on voit par la génération harmonique des
sons qu'il n'y en a, dans leur infinité possible, qu'un très-petit
nombre qui puissent être admis dans la musique, puisque tous
ceux qui ne forment point des consonnances avec les sons fonda
mentaux, ou qui né naissent pas médiatement ou immédiatement
des différences de ces consonnances, doivent être proscrits du
système.
Or, on appelle systême la somme de tous les sons qui peuvent
être employés dans la musique. On appelait encore système, une