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VITRUVE. LIV. V.
villes des ressources pour des besoins urgents. Dans un siège
l'approvisionnement du bois est la chose la plus difficile.
Il est aisé de se procurer le sel à l'avance; les greniers pu¬
blics et particuliers peuvent promptement se remplir de
blé, et à son défaut viennent suppléer les herbages, la
viande, les légumes. L'eau vient-elle à manquer, on peut
creuser des puits-, recueillir les pluies d'orage; mais le
bois, qui est de toute nécessité pour la cuisine, il est mal¬
aisé, difficile de se le procurer, à cause de la lenteur du
transport et de la grande consommation qui s'en fait.
Dans de semblables circonstances on coupe les arbres
des promenades et on en distribue à chaque citoyen sa
part, de sorte qu’il résulte de ces promenades décou¬
vertes un double avantage : ils favorisent la santé en
temps de paix, et fournissent, pendant la guerre, le bois
qui est si nécessaire. Ces raisons font voir combien il serait
important pour les villes qu'il y eût des promenades, je
ne dis pas seulement derrière la scène des théâtres, mais
encore auprès des temples des dieux.
Nous sommes entrés, je pense, dans assez de détails
sur cette matière; nous allons passer à la description des
parties qui composent les bains publics.
X. Des bains; leur disposition et leurs différentes parties.
Il faut commencer par choisir un lieu très-chaud
c'est-à-dire un lieu qui ne soit tourné ni vers le nord ni
vers le nord-est. Les étuves chaudes et les tièdes auront
leurs jours au couchant d’hiver; si la nature du lieu sy
opposait, il faudrait les placer au midi, parce qu'on se
baigne de préférence depuis midi jusqu'au soir. Il faut
aussi faire en sorte que les étuves des femmes soient con¬
tigués à celles des hommes et aient la même exposition
par ce moyen le même fourneau chauffera l'eau des vases