NOTES DU LIVRE IV.
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de relief, ce membre aura une saillie moins grande que sa hau¬
teur ; ce qui serait contraire au principe posé par Vitruve lui¬
même. Le summa scalptura signifiera le membre le plus élevé de
la porte, le dernier membre.
132.— Corona plana cum cymatio. Dans la fg. 65 (p. 416),
cette couronne plate est marquée B, et la cymaise g. Poleni a des¬
siné cette cymaise de manière que les membres qui la composent
répondissent exactement, non seulemenf aux cymaises, mais
encore aux abaques entiers des chapiteaux des colonnes; autre¬
ment cette partie eût été trop mesquiné ; son dessin d'ailleurs n'est
point en opposition avec les paroles de Vitruve. Plusjeurs com¬
mentateurs ont jugé cette couronne trop haute ; d'autres, comme
Barbaro, Perrault, Ortiz, l'ont trouvée pleine de noblesse et de
majesté. Il est vrai qu on a vu des architectes modernes donner à
cette couronne des proportions si exagérées, qu'elle paraissait
énorme et sans grâce.
133. — Projectura autem ejus. Newton, dans l'explication de
sa figure, dit qu’on trouve dans les ouvrages antiques de nom¬
breux exemples de cette saillie, aux fenêtres d'un temple ionien
à Athènes, au temple de la Sibylle à Tivoli, à la porte du temple de
Cori. Perrault fait observer qu'il faut nécessairement comprendre
dans cette saillie, non seulement celle de la couronne et de sa
dernière cymaise, mais même la saillie de la cymaise dorique et
de l'astragale lesbien ; qu'autrement on ne trouverait pas assez
d'espace entre les tailloirs des chapiteaux contre lesquels la der¬
nière cymaise de la couronne plate touche, quand il n'y a pas de
portique, et que la colonne est attachée au mur : car, alors même
qu'il y aurait un portique, et que la couronne serait éloignée du
mur, pour laisser à cette cymaise de la couronne plate la liberté
de passer l'alignement de la cymaise du tailloir du chapiteau, il
ne serait pas raisonnable de lui donner tant de saillie, parce qu'il
ne faut pas que les proportions soient différentes, que ces colon¬
nes fassent ou non un portique.
134.— Uti crepidines excurrant, et in ungue ipso cymatio con¬
juhgantur. Que signifie in ungue conjungi? Barbaro et Durantino
traduisent par se joindre ensemble. Cesariano et Caporali n'ont
point traduit ces mots, tout en conservant le latin. Mais, dans
leurs commentaires, ils donnent à entendre que cela signilie
une jointure subtile de deux extrémités qui sont minces comme
des ongles ; ce qui ne semble pas bien expliquer la chose,
parce que cette jointure subtile est particulière à la menuiserie
d'assemblage, où les retours et les angles sont formés de deux