NOTES DU LIVRE III.
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46. — Aque magnœ sint. Supposons une grosseur de colonne
Fig. 34.
bd (fig. 34), des plin¬
d thes rz, st, et leurs
saillies op, ne, me,
zux, chacune de ces
7
1
51.
a saillies aura la qua-
trième partie du dia¬
mètre de la colonne, et chaque plinthe, un diamètre et demi ; si
de l'entre-colonnement ab ou ne, qui comprend deux diamètres,
on ôte les deux quarts ne, em, l'espace em restera égal au dia¬
mêtre d'une colonne et demie : aussi les deux plinthes rz, st au¬
ront chacun le même espace que cm. Perrault désapprouve la
saillie de la base qui, prise de chaque côté, égale la moitié du
diamêtre d'une colonne; ce qui ne se trouve point pratiqué,
dit-il, dans les restes que nous voyons de l'antiquité, où la saillie
des bases ionique et corinthienne ne va que jusqu'à la troisième
partie du diamètre; mais cette raison, dit Poleni, sera de peu de
poids pour celui qui considérera combien de monuments antiques
ont péri, combien il y a de sortes de bases, outre la base ioni¬
que. Et Philander se plaint avec amertume de voir que tous les
jours on convertisse en chaux , on dénature, on brise de précieux
restes antiques.
47.— Fortunœ Equestris. Ceux qui ne veulent pas que Vitruve
ait vécu du temps d’Auguste, allèguent un passage de Tacite (Ann.,
liv. I11, ch. 71) dont ils semblent inférer que le temple de la For¬
tune Equestre dont parle notre auteur, ayant été bâti depuis Tibère,
Vitruve a dû venir plus tard. Mais, dit Perrault, tous les critiques
demeurent d'accord qu'il y avait à Rome un temple de la Fortune
Equestre du temps d'Auguste (Voyez TITE-LIVE, liv. XLII,
ch. 3). Aussi Perrault et Poleni, avec Gruter et Gronovius, atta¬
chant peu d'importance à la conjecture de Julien Pichon, an¬
notateur de Tacite, qui pencherait à croire que ce vieux temple
de la Fortune Equéstre avait sans doute été détruit sans qu'il en
restât aucun vestige au temps de Tibère, pensent-ils qu’il y a faute
dans Tacite, auteur dont le texte est presque aussi corrompu que
celui de Vitruve, et qu'au lieu de Fortuna Equestris, il faut lire
Fortuna Sequestris, c'est-à-dire quæ media est inter bonam et ma¬
lam Fortunam ; de même que pax sequestra, dans Virgile (En.,
liv. x1, v. 133), signifie inducias quœe medice sunt inter pacem et
bellum.
48. — Ad theatrum lapideum. Il est sans doute question du