NOTES DU LIVRE II.
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s'en rapporter à Posidonius, le dogme des atomes est ancien,
et vient d'un Sidonien nommé Moschus, qui a vécu avant la
guerre de Troie. » Jusqu'à Leucippe et Démocrite, qui firent de
ce dogme le fondement d'un système entier de philosophie, il
n'avait passé que pour une partie du système philosophique, qui
servait à expliquer les phénomènes des corps. Pour se faire une
idée complète de l'atomisme, il faut lire le fameux poême de
Lucrèce.
D'après lui, le tout s'est fait par hasard, le tout se continue,
et les espèces se perpétuent les mêmes par hasard; voilà le sys¬
tême. Consulter l'Anti-Lucrèce du cardinal de Polignac, pour
la réfutation de tant d'absurdités qui font honte à l'esprit hu¬
main.
26.— Non habeant qui œdificare cogitant, errorem. Du temps
de Vitruve, c'était la coutume à Rome, de faire un grand étalage
d'érudition, ce qui ne rendait pas un auteur aussi ridicule qu'il le
serait aujourd'hui. Varron dédie son livre de l'Agriculture à sa
femme Fundania, en lui conseillant de consulter plus de cin¬
quante auteurs qui avaient écrit en langue grecque, ou latine,
ou punique.
Columelle, lui, veut qu'un laboureur ne soit guère moins
savant en philosophie que Démocrite et Pythagore, en astronomie
que Médon et Eudoxe, etc.
27.— De lateribus. Les Romains se servaient de deux espèces
de briques, les unes cuites, les autres crues. La différence des
deux espèces est bien établie par Varron (liv. 1er, ch. 14). Vitruve
lui-même dit (liv. 1er, ch. 5, p. 68) : Sive silex, sive cœmentum,
aut coctus later sive crudus.
28.— Ab imbribus in parietibus sparguntur. Vitruve parle ici
de briques non cuites; c'est ce qui en explique l'absence dans
les anciens édifices, sans qu'il soit besoin, comme l'a fait Sca¬
mozzi, d'invoquer l'incendie de Rome par Néron, incendie qui
les aurait toutes cuites. Dans ces briques, séchées seulement, on
mélait de la paille et du foin. On se sert encore aujourd'hui pres¬
que partout en France d'une composition semblable appelée tor¬
chis; on en fait des cloisonnages et des planchers. Voyez PLINE,
Hist. Nat., liv. XXXV, ch. 48.
29. — Cretosa. La craie dont parle ici Vitruve est une terre
glaise et ductile qui se compose de particules nombreuses et hété¬
rogènes. Lemierre jeune (Mém. de l'Acad. royale, 1707, p. 7) y
à trouvé des parcelles de fer et d’autres matières métalliques.